L'Ecomusée d'Alsace prépare de belles nouveautés pour sa nouvelle saison

Sa date d'ouverture, annoncée pour le 24 avril, reste toujours incertaine. Mais en coulisses, l'Ecomusée se prépare activement à accueillir ses visiteurs pour la nouvelle saison. Avec de belles nouveautés lancées avec le soutien de partenaires inédits.

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Pas de visiteur pour caresser les agneaux nouveau-nés, pas de chasse aux œufs, pas d'odeur d'Oschterlämmele (gâteau pascal en forme de mouton) aux abords de la "Maison des goûts et des couleurs"… Pour la seconde année consécutive, l'Ecomusée reste donc fermé pour Pâques. Au premier regard, les rues du village restent désespérément vides.

Mais à y regarder de plus près, en certains endroits, il y a de la vie. Plus, même : une joyeuse frénésie. Comme dans la Maison de Rixheim, construite en 2014, pour les 30 ans de l'Ecomusée, et encore jamais ouverte au public. Des peintres sont en train de repeindre la "stubb" encore vide de meubles, tandis qu'un petit groupe s'active autour de divers objets relativement insolites : gravure humoristique avec un titre en hébreu, talith (châle de prière), mappa (bande de tissu comprenant des données personnelles de petits garçons juifs)…

L'aménagement d'une maison juive

En effet, cette maison est en train d'être aménagée de manière à y reproduire un intérieur juif du tournant du 20e siècle. Une première pour l'Ecomusée. Mais une nécessité, car jusqu'à la Seconde guerre mondiale, des familles juives vivaient dans bon nombre de villages alsaciens.

Pour monter ce projet, l'équipe de l'Ecomusée a travaillé en étroite collaboration avec le consistoire israélite du Haut- Rhin et son homologue du Bas-Rhin. C'est ensemble qu'ils ont mûrement réfléchi, afin de réaliser une reconstitution aussi fidèle que possible, sans erreurs historiques. Le mobilier usuel provient des réserves de l'Ecomusée, mais les objets décoratifs sont prêtés par la communauté juive (et reproduits à l'identique). Rien n'est laissé au hasard, et le plaisir est largement partagé par l'ensemble des partenaires.    

"C'est une super aventure, un grand projet qui avance bien" se réjouit Yoav Rossano, responsable patrimoine et culture du consistoire israélite du Bas-Rhin, largement impliqué. Marion Wendling, chargée de la conservation des collections à l'Ecomusée, lui fait écho : "Pour nous, ce qui est génial, c'est qu'on apprend plein de choses. Maintenant, on commence à comprendre le quotidien d'une famille juive. C'est super sympa."

La spécificité juive de la décoration sera marquée par petites touches, discrètes et indispensable : quelques objets rituels de ci de là, et les traces d'une mezouzah (boîtier contenant deux passages bibliques) reconstituées sur le chambranle de la porte d'entrée. Et puis "la cuisine doit être kasher" précise Yoav Rossano, "c'est-à-dire avec deux éviers distincts, et deux vaisselles différentes, pour bien séparer le lait et la viande."

"On aimerait aussi faire entendre un enregistrement de dialecte judéo-alsacien" ajoute-t-il. "Pour nous, c'est très important, c'est un vrai patrimoine vivant." Par la suite, l'idée serait d'ajouter une sukkah (hutte couverte de branchages, construite pour la fête de Sukkot) et, pourquoi pas, un miqveh (bassin pour le bain rituel de purification). "A chaque fête juive, on va changer le décor et il y aura des animations" promet Yoav Rossano.

Des bénévoles de la communauté juive sont prêts à s'investir pour faire vivre le lieu. Expliquer les traditions liées à la fête de Pesah (la Pâque juive), avec la table mise et le pain azyme, ou allumer le chandelier et préparer des beignets pour évoquer la fête de Hanouccah. "Ce sont des personnes qui pratiquent toujours les traditions judéo-alsaciennes, et souhaitent les transmettre. Et ce lieu est une super occasion pour exposer tout ça" se réjouit Yoav Rossano.  

Suite à cette nouvelle réalisation, l'équipe de l'Ecomusée réfléchit aussi à agrémenter d'autres maisons de quelques touches typiquement catholiques, ou protestantes : respectivement statuette de la vierge ou images de saints, ou Goettelbrief (lettre décorée des parrains-marraines à leur filleul(e).)

L'implantation d'une microbrasserie

L'autre grande nouveauté de la saison est également le fruit d'une belle rencontre : une microbrasserie prend ses quartiers à l'Ecomusée. Ses grandes cuves ont déjà trouvé leur place définitive dans une nouvelle salle jouxtant la place de l'Eden (salle créée en fermant simplement par de grandes baies vitrées l'espace qui abritait jusque-là d'anciennes pompes à incendie).

Cette microbrasserie, c'est la Brasserie de l'Ill, créée à Ensisheim en 2013, puis déplacée à Ungersheim en 2018, avant de venir s'installer au cœur de l'Ecomusée. "On s'est dit qu'on pourrait faire quelque chose de beau ensemble, dans ce nouveau lieu" explique Nicolas Gross, son dirigeant, tout sourire derrière son masque.

Dans sa jeunesse, ce Mulhousien d'origine venait régulièrement à l'Ecomusée avec ses parents, qui prenaient leur abonnement à l'année. Et en 2018, après avoir brassé une bière utilisant du houblon, puis du potiron produits à l'Ecomusée, il a eu envie d'aller plus loin. Dans son nouvel environnement, il continuera sa production habituelle pour vendre ses bouteilles à l'extérieur, mais avec une nouvelle étiquette en cours d'élaboration, et sous le nom de "Bière de l'Ecomusée d'Alsace". Ses clients sont déjà tout feu tout flamme, et il est certain d'avoir gagné au change : "Les gens de l'Ecomusée sont très chouettes, le site est beau, nous avons de l'eau vive juste à côté, notre brasseur Jean-Charles aura un cadre de travail superbe… Il fallait vraiment que ça se fasse."

Pour l'Ecomusée aussi, c'est évidemment une opération gagnant-gagnant. Le brasseur Jean-Charles travaillera sous le regard des visiteurs, et offrira donc une belle animation de plus. "Un Ecomusée en Alsace sans brasserie, ça n'allait pas" reconnaît Michel Barowsky, le directeur technique. "La bière, ça fait partie de notre patrimoine. Il était important pour nous de proposer cette nouveauté, et l’occasion s’est présentée en parlant aux bonnes personnes."

Et si Jean-Charles ne trouve pas assez de temps pour pouvoir répondre à toutes les questions du public, des bénévoles sont déjà sur les rangs pour venir lui prêter main forte. L'activité brassicole commencera dès la réouverture de l'Ecomusée, et un mois plus tard, le public aura droit aux premières dégustations gratuites.  

Un nouveau village, la "Forêt des jeux", met les enfants au coeur du dispositif

Tout à côté du village de l'Ecomusée, un nouveau quartier sort de terre : la "Forêt des jeux", en réalité une très grande aire ludique pour les enfants, sur la thématique de la préservation de l'environnement, et la découverte de la biodiversité.

Au cœur du dispositif, un long sentier pieds nus. "C'est également un parcours sensoriel", précise le concepteur du site, Florian Claudon, de l'entreprise Nathur, "avec 120 plantes qui seront à côté, pour marquer les cinq sens : la vue, le toucher, le goût, l'odorat… Et après, le sentier se transforme en passant dans un petit cours d'eau." Encore assez dépouillé, le grand espace sera agrémenté d'innombrables jeux et agrès en tous genres.  

Par cette nouvelle réalisation, l'Ecomusée souligne sa vocation, bien plus vaste qu'une simple restitution nostalgique d'un passé révolu. "Un Ecomusée est un lieu où l'on parle de l'être humain dans son environnement" confirme François Kiesler, administrateur bénévole. "Et son environnement, c'est sa maison, son jardin, sa rue, son village, sa ville… Et tout autour, les zones agricoles (l'Ecomusée en possède 5 hectares), mais aussi de la forêt, et des zones humides (dont nous avons 15 hectares)."

Symboliquement, ce nouveau "village des enfants" est construit en plein milieu de ces différents espaces de vie. Histoire de rappeler la place des enfants, au centre du monde. Ce lieu, appelé à évoluer dans les prochaines années, est également doté d'une grande halle qui offre une belle salle de réunion, ainsi que d'un espace pique-nique couvert, surmonté d'une superbe arche en bois.    

En 2020, l'Ecomusée avait seulement pu ouvrir quatre mois, au lieu des neuf mois habituels. Mais malgré une saison écourtée, et un faible taux de touristes pour cause de crise, il avait réussi à attirer un nombre de visiteurs plus important qu'à l'ordinaire.   

 

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