Le 24 avril 1916, une quarantaine de socialistes européens se retrouvent à Kiental, dans le canton de Berne, pour une deuxième conférence de la paix, huit mois après la tenue de la conférence de Zimmerwald. Mais le mot "paix" est de plus en plus absent des discussions.
La première conférence des socialistes opposés à la guerre s'était tenue à Zimmerwald, déjà dans le canton de Berne, en septembre 1915. A l'issue de cette conférence un "manifeste de Zimmerwald" était né, auquel avaient adhéré vingt-huit partis socialistes européens. L'organisation d'une nouvelle conférence est décidée au début de l'année 1916, elle se tiendra à l'hôtel Bären de Kiental dans la montagne.
Le 24 avril, quarante-quatre délégués sont présents; ils viennent de toute l'Europe. Trois députés de la SFIO ont bravé l'interdiction du gouvernement français de participer à la conférence pacifiste et ont fait le déplacement à Kiental: Pierre Brizon, Alexandre Blanc et Jean-Pierre Raffin-Dugens se présentent comme observateurs non mandatés.
Pendant les six jours de la conférence, le sujet principal des discussions est évidemment la Première Guerre mondiale. Les participants dénoncent le conflit qu'ils décrivent comme meurtrier, long et inutile. Dans le manifeste de la conférence, rédigé à la fin par Pierre Brizon, on peut lire : "Cette guerre, peuples travailleurs, n'est pas la vôtre, mais vous en êtes les victimes".
Comme à Zimmerwald, les participants de la conférence de Kiental demandent la paix immédiate, sans indemnités ni annexions, "la paix blanche".
Source archives : Collection privée
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