La coopérative des maraîchers de Sélestat, 50 ans d'histoire

Ensemble, on est plus forts. C'est la devise qu'ont suivie, il y a 50 ans, des maraîchers de Sélestat. Certains de leurs grossistes habituels fermant leurs portes, ils ont dû fonder une coopérative. Elle compte aujourd'hui 12 membres.

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« Nous étions six à l’époque, alors qu’il fallait être sept pour fonder une coopérative. Alors j’ai ajouté mon père à la liste... » Un demi-siècle après la création des «Maraîchers Réunis», Robert Digel n’est pas avare d’anecdotes. Tournant les pages de l’ancien livre de compte-rendus, il raconte les livraisons de Sélestat au Marché-Gare de Strasbourg, les trajets par les petites routes à une heure du matin, lorsque l’autoroute n’existait pas encore... « C’était de belles années, même si c’était dur ». 


L’union, le choix de la survie


La coopérative a vu le jour en 1971. A l’époque, une poignée de jeunes maraîchers se retrouve en difficulté, suite à l’arrêt des activités de plusieurs de leurs grossistes historiques. Pour survivre, ils décident de s’unir. « Nous avons dû devenir marchands de légumes, nous qui n’étions que des maraîchers. Nous avons alors démarché des clients au Marché-Gare, négocié les prix... Pas le choix. » 

Aujourd’hui, c’est son fils, Denis Digel, qui a pris la présidence de la coopérative. Celle-ci compte 12 producteurs membres, plusieurs camions de livraisons, six salariés et 2500 tonnes de légumes vendus chaque année. Parmi eux, la salade est passée en tête des ventes. Puis viennent les concombres, les tomates ou encore les oignons nouveaux. Des légumes livrés essentiellement à des grossistes et des centrales d’achats de supermarchés, mais aussi à des magasins de producteurs tels que « Coeur Paysan », à Colmar.


Le Marché-Gare, point de vente important


Quant au Marché-Gare de Strasbourg, il fait toujours partie des points de vente importants. Face à la concurrence du marché, Dominique Bauer, membre des « Maraîchers Réunis », apprécie de faire partie de la coopérative. « Tout seul, avec nos quelques palettes, on n’a aucun poids, tandis qu’en faisant partie de la coopérative, on entre plus facilement sur le marché, et on ne risque pas la rupture d’approvisionnement ». 

Dans les locaux de la SAPAM, au Marché-Gare, on trouve les palettes de salades et d’épinards des Maraîchers Réunis à côté des melons ou des fruits exotiques venus de loin. Sur place, la collaboration avec les producteurs locaux semble appréciée : « on commande le matin, ils vont chercher ce qu’il faut dans les champs et nous sommes livrés à 17h. Ils ne sont qu’à 30 km! », nous dit le directeur du site, Noël Roth.

 

 

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