Comment faisaient nos ancêtres pour planter des pommes de terre ou faucher les blés ? Pour le savoir, direction le musée du patrimoine agricole d'antan, à Sommerau. Une équipe de bénévoles passionnés a récupéré 600 machines et pièces d'équipement agricole pour les retaper et les exposer au public.
Entre une moissonneuse-batteuse d'aujourd'hui et une machine à venter du 19ème siècle, il n'y a pas de grande différence. "Le mécanisme est le même! Ce gros ventilateur de 1872 servait à nettoyer les blés. La paille était expulsée et le grain tombait à terre", explique, tournant la manivelle, Jean-Jacques Schneider, président de l'association socio-culturelle d'Allenwiller-Sommerau. De telles explications, les guides bénévoles n'en sont pas avares. Certains d'entre eux ont même travaillé avec de vieilles machines exposées durant leur jeunesse. "On devait tourner le disque de l'affûteuse pour travailler les lames de la faucheuse, des deux côtés ! Sinon, le lendemain, pas moyen de travailler dans les champs", raconte Robert Kilhoffer, membre de l'association et réparateur assidu de vieux engins.
Dans le hangar de 1200 mètres carrés, à l'extérieur de Sommerau, le musée accueille les visiteurs certains week-ends et mercredis, d'avril à octobre. Des centaines de pièces sont classées par thématique : fenaison, moisson, plantation... Une plongée dans l'histoire de la mécanisation de l'agriculture. Au détour d'une allée, on tombe par exemple sur cette ancienne machine à planter des pommes de terre, affublée de balles de tennis en guise de tubercules, qui tourne toujours, grâce à la ténacité et l'habileté de l'équipe de retraités réparateurs bénévoles.
Quinze années de travail
L'histoire du musée a démarré en 1999. A l'époque, la dernière habitante d'un grand corps de ferme décède, laissant derrière elle un trésor de carrioles et de machines anciennes. Des habitants du village récupèrent le matériel, qu'ils refusent de laisser se dégrader. Puis, ils récupèrent d'autres machines, toujours plus loin, allant même parfois les chercher. Au fil des années, des centaines de pièces, dans des états très variables, sont amassées, et conservées aussi bien que possible, mais à la merci de la météo. Roger Muller, alors maire et membre fondateur de l'association, donne l'impulsion pour construire un bâtiment pouvant abriter ces machines. Puis, après un énorme travail de tri, de réparation et de rangement, l'association ouvre son musée aux visiteurs, en 2015.
En 2019, la collection a attiré 1600 visiteurs. Aujourd'hui, le Musée du Patrimoine Agricole d'Antan représente un vecteur touristique important pour la commune. Celle-ci, propriétaire du terrain, compte même ajouter une extension au musée, et travailler sur l'interactivité du parcours, en ajoutant quelques écrans. Le projet de construction, déjà validé, devrait prendre forme dès l'an prochain.