Le restaurant "Sandkischt" accueille à nouveau le BTP à table

S'attabler au restaurant, un geste impossible pour la plupart d'entre nous en cette période. Mais depuis quelques semaines, les travailleurs du BTP ont à nouveau accès à certains établissements, grâce à une convention signée avec la CAPEB. Parmi eux, la « Sàndkischt », à Strasbourg.

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Au menu ce midi, le plat du jour: piccata de veau, accompagnée de spätzele faits maison ou de pommes de terre sautées. En cuisine, le chef, Albert Mehl, s’active. « Auparavant, on ne se posait pas de question. On faisait, et cela partait. Maintenant, on jongle », avoue-t-il. Impossible d’estimer le nombre de couverts pour le déjeuner. Seuls les travailleurs du BTP peuvent s’asseoir à table, et depuis le réchauffement des températures, ils ne se bousculent pas pour venir déjeuner à la Sandkischt.

Une convention signée avec la CAPEB

Il n’empêche, en salle, Sylvaine Honoré est contente de pouvoir accueillir des clients. La patronne de l’emblématique restaurant de la Robertsau, à Strasbourg, a pu rouvrir grâce à une convention signée avec la CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), mi-février. « Cela fait plaisir de voir du monde », dit-elle dans un large sourire que l’on devine derrière son masque. Cela fait trente ans qu’elle dirige le restaurant de spécialités alsaciennes. Aux murs, des photos témoignent du passage de personnalités, telles que Pascal Obispo ou Marc Keller. On imagine à quel point l’obligation de fermer a été dure pour elle. « La moitié de mon personnel est au chômage technique ».

Ce jour-là, deux policiers viennent faire un contrôle inopiné. Sylvaine leur montre les documents de la CAPEB, explique sa situation. Après leur départ, elle nous confie que c’est le deuxième contrôle de ce type. En cas de problème, elle risque une amende de 135 euros, le client également. Dans le pire des cas, une fermeture administrative. Alors, en cas de doute, les clients doivent montrer leur carte professionnelle du bâtiment pour s’attabler.

Une vingtaine de restaurants ouverts en Alsace

« C’est bien mieux de manger chaud que d’avaler un casse-croûte », nous dit Pierre Koehl, gérant d’une entreprise de peinture en bâtiment. Les restaurants ont leur importance pour les ouvriers du bâtiment : « la convivialité, l’hygiène... on peut décompresser, et aller aux toilettes! » Encore faut-il que les locaux ouverts soient proches des grands chantiers, tels que le Wacken, à Strasbourg, ou Schiltigheim. Le premier restaurant à ouvrir ses portes a d’ailleurs été la Fischerstub schilickoise, en janvier.

Parmi les clients, Maurice Karotsch, président de la CAPEB Grand Est, nous explique qu’au début, peu de personnes croyaient à l’ouverture possible des restaurants pour les professionnels du bâtiment. Il a fallu être tenace. Aujourd’hui, une vingtaine de restaurants en Alsace ont signé la convention pour les accueillir. En attendant de pouvoir à nouveau ouvrir leurs portes comme avant.

 

 

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