Les barrages ardennais et le grand défi de la modernité

C'est l'un des plus gros chantiers de la région : les Voies Navigables de France sont en train de rénover près d'une trentaine de barrages dans les Ardennes. Des barrages à aiguilles qui sont devenus obsolètes, et qui ne répondent plus depuis longtemps aux normes techniques et environnementales.

C'est un partrimoine en chantier dans le paysage des Ardennes... Des retenues d'eau qui datent de la révolution industrielle à la fin du 19e siècle... 29 barrages en tout sur l'Aisne et sur la Meuse qu'il était urgent de moderniser car ils fonctionnent toujours avec des aiguilles, ces morceaux de bois que les agents des Voies navigables de France continuent d'ouvrir ou de fermer en fonction du débit de la rivière.

Cette technologie, devenue obsolète, a poussé les Vois navigables de France (VNF) à s'engager dans un partenariat public privé avec Baméo, un filiale spécialement créée pour l'occasion par Vinci et EDF. En échange d'un loyer de 312 millions d'euros échelonné sur 30 ans, cette société s'est engagée à reconstruire entièrement tous les ouvrages aux normes actuelles. C'est l'opération de travaux publics la plus importante du département derrière le chantier de l'autoroute A304 vers la Belgique.

C'est l'un des plus gros chantiers de la région : les Voies navigables de France sont en train de rénover près d'une trentaine de barrages dans les Ardennes. Des barrages à aiguilles qui sont devenus obsolètes, et qui ne répondent plus depuis longtemps aux normes techniques et environnementales. ©France 3 Champagne-Ardenne
A terme, le prix d'un partenariat public privé est généralement 3 à 4 fois plus élevé que pour un contrat de construction classique. Seul avantage : les travaux seront totalement finis d'ici à 2020.

Ces barages plus efficaces pour gérer le débit des cours d'eau pourront aussi produire de l'hydroélectricité, chose impossible avec la technologie des aiguilles en bois... A Givet, déjà rénové, les turbines ont une puissance de 6 000 à 7 000 kw/h : de quoi alimenter les besoins d'une ville de 3 000 habitants, le tout, en respectant les contraintes environnementales.
Les VNF ne reprendront pleinement possession de ces équipements ultra-modernes que dans 30 ans, à la fin du partenariat public privé. D'ici là, le souvenir des barages à aiguilles aura peut-être disparu ; un peu comme le métier de barragiste puisque les retenues d'eau automatiques ne nécéssitent quasiment plus d'interventions humaines.

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