Les friperies ont le vent en poupe

Ces dernières années, l'image des friperies a fortement changé. Les magasins de seconde main sont devenus tendance. Le côté économique, mais aussi l'écologie et la recherche de pièces uniques séduisent de plus en plus de clients. 

De plus en plus de clients dans son magasin, voilà ce que constate Céline Baerenzung, référente du magasin Ding Fring, près de Colmar. Surtout, elle remarque que les clients ont un profil bien plus diversifié qu'il y a quelques années. "Depuis deux ans, je vois de plus en plus de jeunes venir dans la friperie", observe la référente.

En 10 ans, le nombre de clients a doublé dans ce magasin. En effet, en 2010, Ding Fring comptait 13 400 clients. En 2019, ils étaient 26 399, soit 85 personnes qui ont acheté chaque jour. Une forte augmentation qui peut s'expliquer par l'image des friperies. Celle-ci a beaucoup évolué ces dernières années jusqu'à devenir une véritable tendance. Céline Schwartz, chargée de communication Relais Est, explique : "en friperie, les pièces sont uniques. De plus en plus de jeunes présentent des pièces achetées en friperie sur les réseaux sociaux, ce qui engendre une tendance, y compris chez les jeunes".
 

Parmi les acheteurs, beaucoup de clients fidèles, comme Silvana Husser. La femme de 69 ans se rend toutes les deux semaines dans la friperie Ding Fring. "Ici, je trouve de tout, et surtout, à des prix imbattables ! J'achète pour moi et pour toute ma famille". Ce qu'elle apprécie par-dessus tout, c'est chiner jusqu'à trouver son coup de coeur. "C'est un vrai plaisir de venir ici. J'y passe des heures, j'adore ça", dit-elle, tout sourire.

L'adepte de friperies adore faire des affaires. Elle essaye une tenue complète et sort de la cabine d'essayage, ravie : "La robe coûte 2,50€, la veste 40€ car c'est une veste en cuir, vous vous rendez compte ? Je n'ai jamais eu de veste en cuir de ma vie ! Et le sac coûte 8€. C'est parfait, non ?". Direction la caisse pour Silvana Husser, qui reviendra dans quelques jours, retrouver son bonheur dans le large choix de vêtements de Ding Fring. 
 
A Emmaüs Scherwiller, le constat est le même. De plus en plus de clients, encore plus depuis que la boutique a fait peau neuve, après le confinement. "Les gens viennent certes pour les prix, mais aussi par conscience écologique et parce que nos vêtements sont tendance", estime Agnès Hamm, bénévole. Mais si les ventes augmentent, Emmaüs est surtout débordé par les dons. "Depuis le déconfinement, c'est la folie. On n'arrive plus à suivre au niveau des tris", explique Philippe Jermann, bénévole à Emmaüs Scherwiller. 
 
Les sacs de textile forment une gigantesque montagne dans le centre de stockage. "Dedans, on trouve de tout : des vêtements mais aussi des chaussures et même des valises", poursuit Philippe Jermann. Toutes ces affaires seront soit recyclées, soit vendues dans une boutique. Ce qui rassemble les clients des friperies mais également des boutiques Emmaüs, c'est leur fidélité. A Scherwiller, Marie Blosser vient dès qu'elle peut : "je dis toujours qu'Emmaüs passe juste après mes enfants. C'est ma sortie plaisir. Lorsque je n'ai pas le moral, qu'est-ce que je fais ? Je viens à Emmaüs et tout va mieux !" dit-elle, en riant.