Les intermittents du spectacle de Strasbourg rejoignent le mouvement de protestation

Le mouvement des intermittents du spectacle prend de l'ampleur. Après l'occupation du Théâtre de l'Odéon, l'annulation de la représentation mardi soir à la Comédie française, c'est au tour du Théâtre national de Strasbourg d'être occupé.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

A Strasbourg, les intermittents se sont réunis en assemblée générale mardi soir dans une salle du Théâtre national et ont voté une occupation symbolique, sans impact sur les deux représentations qui avaient lieu le soir même. Ils se mobilisent alors que des négociations sont en cours sur leur régime d'assurance chômage.

Dans un communiqué, ils expliquent leurs motivations : "Nous chomeur.euses, lycéennes, étudiant.es, salarié.es, retraité.es, intermittent.es, précaires, en réaction aux négociations de l’assurance chômage, à la loi Travail et son monde, et à la mise en place de l’état policier, nous occupons depuis 20 heurs le 26 avril/57 mars 2016, le Théâtre National de Strasbourg et rejoignons le mouvement d’occupation des théâtres, des facs, des places publiques qui se déroulent en France et ailleurs."

Lundi, les négociations nationales n'avaient pas abouti à un accord, mais un nouveau rendez-vous a été fixé mercredi à 16H00, au ministère du Travail, à la veille d'une journée nationale de mobilisation contre le projet de loi travail.
A la sortie du conseil des ministres, la ministre de la Culture a appelé toutes les parties "à la responsabilité" pour que "les partenaires négocient, sans se laisser perturber par des mobilisations qui sont parfois caricaturées et lorsqu'elles empêchent des spectacles ne servent pas la cause qu'elles veulent défendre".

"Le compte n'y est pas" (CGT)


"C'est un moment historique parce que pour la première fois, ce sont les partenaires sociaux du secteur du spectacle qui ont la main, qui peuvent négocier un accord qui soit pérenne, durable pour le secteur", a ajouté Audrey Azoulay.
Les artistes et techniciens du spectacle bénéficient de règles spécifiques d'indemnisation du chômage, maintes fois critiquées pour leur coût, qui sont liées au caractère discontinu de leur activité.
Le déficit de ce régime atteint environ un milliard d'euros chaque année, soit environ un quart du déficit général, selon la Cour des comptes. Un cadrage financier, proposé le 24 mars par la partie patronale et signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (syndicats minoritaires dans le spectacle) impose un effort global de 185 millions d'euros d'économies en année pleine d'ici à 2018 aux intermittents, mais suggère que l'Etat en compense une partie, à hauteur de 80 millions.
Des conditions jugées "inacceptables" par la CGT et la Coordination des Intermittents et précaires (CIP) qui menacent aussi de perturber les prochains festivals.
"Le compte n'y est pas encore, notamment sur les effets que pourrait avoir un éventuel accord et aussi sur la contribution des employeurs", selon la CGT-Spectacle, pour qui il manque en particulier "des éléments chiffrés qui nous permettront de savoir qui est touché par telle ou telle mesure, positivement ou négativement".
Mercredi matin, à quelques heures de la reprise des discussions, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a estimé sur France 2 que les négociations devaient "se dérouler dans un climat serein".
"Nous faisons tout pour que ce régime qui est important pour les intermittents, avec cette spécialité culturelle, puisse se développer. Nous sommes très vigilants avec Audrey Azoulay sur ce point là", a-t-elle assuré.

En amont de la journée de grève générale du jeudi 28 avril (manifestation prévue place Kléber à Strasbourg à 14h), une assemblée générale a lieu ce mercredi 27 avril à 19 heures.

Interview de Thierry Lucas ©F3Alsace


Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information