Interdits de bisous ! Les cheminots du technicentre SNCF Lorraine ont reçu la consigne par messagerie. Plus question d'embrasser les collègues non fonctionnaires. La bise de la colère et de l'incompréhension se lève.
Salut ! Tu... vas... bien ?
C'est le rituel du matin. Il nous saoûle parfois, mais bon gré, mal gré, on s'y plie tous. Et ceux que ça dérangent ont leurs petites astuces :
j't"embrasse pas, je suis malade !
On y croit qu'à moitié, mais on respecte. Et pour les malades chroniques, on finit par ne plus tendre la joue. Rien n'est dit, mais tout le monde se comprend et chacun se respecte.
Simple comme bonjour.
Mais, il faut croire que ce simple bon sens ne suffit pas pour le directeur du centre de maintenance de la SNCF Lorraine de Montigny-lès-Metz. Il a envoyé une consigne par mail à tous les cheminots : Interdiction de saluer par bise toute personne étrangère au service: Une ou un titulaire, on peut, un ou une intérimaire, pas moyen.
Pour peu que vous soyez nouveau titulaire, il va falloir se fendre avant chaque bonjour de : "T'es titulaire, toi ?" et réagir promptement en conséquence.
Vous trouvez ça crétin ?
Peut-être pas. Le directeur parle de bienveillance : certains n'osent pas refuser la bise...
Une "prise en main" de chacun aurait probablement suffit à régler ce qui n'est même pas l'ombre d'un problème.
Vous ne voulez pas embrasser: tendez la main !
Il est vrai, qu'une habitude, si elle est mauvaise, doit pouvoir être changée. Le débat actuel sur les limites entre harcèlement et plaisanteries - de mauvais goût - en est la preuve.
Mais, par pitié, mesdames et messieurs les managers, ne mélangez pas tout et faites confiance au bens sens de chacun, pour poser ses propres limites sur un sujet aussi trivial.
Quant à moi, ne serait-ce que par patriotisme, car même les anglais nous l'envient, je vous dis : Bisous !
Devant les réactions, le directeur a envoyé deux mises au point par mail, pour tenter d'expliquer son propos. (mails que nous ajouterons dès que possible). Il regrette d'avoir mal été interprété.