Plusieurs centres de vaccination en Lorraine ont annulé des rendez-vous pris pour une première injection. Ces rendez-vous seront reportés. Il s’agit de sécuriser la 2e injection pour les personnes qui ont déjà eu la première.
J'ai reçu cinq appels pour me dire que mon rendez-vous était annulé
Combien sont-ils comme Colette avoir vu leur rendez-vous annulé ces derniers jours ? Colette, 86 ans, diabétique l'attendait pourtant avec impatience ce rendez-vous pour sa première dose du vaccin contre la covid-19. Elle a confié à l'une de nos équipes : ''J'ai reçu cinq appels pour me dire que mon rendez-vous était annulé. Je suis sur une liste d'attente". Colette devait se faire vacciner au centre Pasteur Kléber en Meurthe-et-Moselle.
Il y a ceux qui sont appelés au téléphone et ceux qui reçoivent un SMS après avoir pris un rendez-vous en ligne sur Doctolib. Comme Maria, 77 ans qui vit à Nancy : "J’ai pleuré. Mes petits-enfants me manquent trop". Sur les 39 centres de vaccination que compte la Lorraine combien sont en manque de vaccins ?
Il n'y aura aucune démarche à faire. Les personnes vont être recontactées.
Pour le docteur Arielle Brunner médecin conseiller de l'Agence Régionale de Santé du Grand Est, il ne s’agit pas d’annulations, mais de reports. Les personnes dont le rendez-vous a été reporté, vont être contactées à nouveau pour pouvoir bénéficier d'un rendez-vous.
"La date est très dépendante du stock qui va nous être alloué. La difficulté, c'est de mettre en rapport les doses que l'on reçoit et les personnes que l'on vaccine. Avec une complexité supplémentaire depuis fin janvier : on est à la fois dans une période où l'on peut faire des premières injections et des deuxièmes injections. Cette deuxième injection est impérative pour que la personne ait des anticorps en nombre suffisant pour avoir une immunité".
5,8 doses en moyenne par flacon
À cela, il faut ajouter plusieurs points : Pfizer a livré moins de vaccins. "Il y aussi la problématique des flacons. Lors de la mise sur le marché, un flacon pouvait délivrer cinq doses. Pfizer s'est engagé auprès des pays européens sur un nombre de doses et non pas sur un nombre de flacons. Il a été dit qu'il était possible de tirer six doses d’un flacon. Résultat, Pfizer est resté sur le même nombre de doses. Donc, il livre moins de flacons. La petite marge de manœuvre que nous avions avec cette dose supplémentaire, que parfois nous arrivions à tirer et parfois pas pour des raisons techniques, a disparu. En réalité, le chiffre serait plutôt de 5,8 doses en moyenne par flacon. Cette petite marge de manœuvre a permis à plusieurs centres de beaucoup vacciner au départ, car il y avait une demande importante.
Maintenant, qu'on a beaucoup vacciné pour la première injection, il faut assurer la deuxième injection pour ne pas en perdre le bénéfice. On ne peut plus assurer autant de premières injections qu'on l'aurait souhaité. C'est ce qui explique ces rendez-vous reportés. Dès qu'on y verra plus clair et c'est un engagement on rappellera les personnes dont le rendez-vous a été reporté." Pour cela, il faut compter un délai de deux à trois semaines d'après le docteur Arielle Brunner.
Prochaines livraisons
La région Grand Est bénéficie de livraison toutes les semaines. La campagne est gérée par les ARS et par les préfectures qui pilotent la vaccination sur leur territoire. Pour le docteur Arielle Brunner, ‘’La difficulté est de prévoir les rendez-vous à la fois pour des premières et des secondes injections. Le schéma vaccinal doit être complet. La deuxième injection était à 21 jours elle est désormais à 28. On fonctionne à flux tendu. Malheureusement avec moins de doses, on est obligé de réduire la voilure’’
100 000 injections dans le Grand Est
Arielle Brunner nous donne les chiffres : "Pour la région, Grand Est, on avait un objectif de 80 000 premières injections. Hier soir, le 26 janvier, nous en étions à 100 000 ; On vaccine, on vaccine, on vaccine. Il y a des aléas de livraison"
Au 22 janvier, d’après le site data.gouv, La Meurthe-et-Moselle a reçu 3 550 doses (1650 doses du vaccin Pfizer et 1900 doses de chez Moderna). La Meuse, 2125 ; les Vosges 765 12 ; la Moselle : 5730 doses ( 5 030 doses de vaccin de Pfizer et 700 du vaccin de Moderna).120 215 pour le Grand Est au 24 janvier.
Pour le docteur Brunner, il y a des raisons d'espérer "Cela fait un an qu'on a découvert ce virus. On a déjà les vaccins. On disait que les Français étaient vaccinaux-sceptiques. En fait, les Français veulent se faire vacciner. La campagne va se poursuivre. On savait qu'on allait mettre plusieurs mois pour vacciner les gens".
Pour ceux qui n'avaient pas de rendez-vous, il va falloir être patient encore deux à trois semaines avant d'espérer pouvoir obtenir quelqu'un au bout du fil.