Saint-Nicolas est si populaire que de la Turquie à l'Italie et en Lorraine, chacun prétend détenir ses restes, ou au moins une partie. Chaque lorrain sait bien qu'une phalange de notre Saint Patron est conservée à Saint-Nicolas-de-Port. Mais une découverte récente pourrait bien casser le mythe.
La popularité de Saint-Nicolas n'est plus à démontrer. Et pas seulement pour les cadeaux et les bonbons qu'il apporte aux enfants sages. Comme tous les saints du christianisme, il fait l'objet d'un véritable culte.
Il est fêté le 6 décembre en Belgique, au Luxembourg, en Suisse, dans le Nord de la France, en Lorraine, en Alsace, au Pays-Bas, en Allemagne et même en Espagne et en Italie.
C'est également le saint patron des russes, en plus d'être le nôtre.
Tout le monde se l'arrache !
Saint-Nicolas était évêque de Myre en Turquie. Il meurt là-bas en Lycie en 345, et il est enterré dans un tombeau dans l'église Saint-Nicolas de Myre. Au Moyen-Age, le commerce des reliques bat son plein. Et à l'issue d'une défaite Byzantine, des commerçants italiens décident de récupérer les restes du corps de Saint-Nicolas. Des bateaux sont envoyés et ramènent les restes "supposés" du Saint en Italie, à Bari, le 9 mai 1087. Dans les périodes qui suivirent, avec ou sans l'accord des papes, des émissaires repartirent avec des morceaux d'os du Saint.
Ici un doigt et là d'autres fragments d'os : à Saint-Nicolas de Port (Lorraine) une phalange - chipée sous le nez des italiens -, à Fribourg (Suisse) quelques fragments et à Croix lez Rouveroy (Belgique) une autre relique encore.
Mais encore faudrait-il, pour vérifier la "conformité" de ces reliques, que les restes du corps conservés à Bari, soient réellement ceux du Saint.
Coup de théâtre
Mais c'était sans compter sur les Turcs !Une récente mission archéologique, dans des vestiges de Demre en Anatolie (actuel nom de Myre en Lycie !) vient de prouver l'existence d'un tombeau, enfoui lors d'un tremblement de terre en 529.
Vous me voyez venir ?
Si le tombeau a été enfoui trois mètres sous terre en 529, la dépouille y est toujours. Et les italiens seraient partis avec la dépouille de quelqu'un d'autre... Ce qui pourrait expliquer le manque de réaction des turcs au départ des bateaux italiens ?
Et de fil en aiguille, les reliques prises sur les restes du Saint à Bari, seraient tout de suite moins saintes....
Sacrebleu !
On ne sait plus trop à quel saint se vouer ?
Et pour vous remettre de vos émotions, nous vous proposons de revoir le Véritable Défilé de la Saint-Nicolas à Nancy :