Maladie de Lyme : en Alsace, un nombre de cas deux fois supérieur à la moyenne nationale

Les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin constituent l’une des zones ayant le plus fort taux d’incidence de borréliose de Lyme en France métropolitaine. C'est ce qu'indique l’étude Alsa(ce)tique 2014-2015 réalisée par Santé Publique France pour l'Agence régionale de santé.

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Les tiques font l’objet d’une attention particulière en région Grand Est depuis plusieurs années, et plus particulièrement sur les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, indique l'Agence Régionale de Santé (ARS). En 2014 et 2015, Santé publique France, à la demande de l'ARS, a réalisé une étude d’incidence de trois pathologies transmises par les tiques sur le territoire alsacien afin de fournir des données utiles à la prévention et à la prise en charge des malades.

2200 cas par an 

L’étude Alsa(ce)tique 2014-2015 a permis d’estimer le nombre de cas de borréliose de Lyme sur le territoire alsacien à 2 200 cas par an, soit un taux d’incidence annuel moyen de 117 cas / 100 000 habitants, incidence plus de deux fois supérieure à celle de la moyenne de la France métropolitaine (51 cas / 100 000 habitants en 2015. Les taux d’incidence varient fortement selon le canton d’exercice des médecins, les plus élevés étant dans les cantons situés à proximité du massif vosgien.

La majorité des cas étaient des hommes et 90 % des cas étaient âgés de 16 ans ou plus (âge médian de 55 ans). Chez les enfants, les 5-9 ans sont les plus touchés par la borréliose de Lyme. Chez les adultes, ce sont les tranches d’âge les plus âgées, et en particulier les 60-64 ans.

Près de 8 % des cas âgés entre 16 et 60 ans exerçaient une profession les exposant davantage aux piqûres de tique (agriculture, gestion forestière, animateur nature, employé de jardinerie, paysagiste).

La fréquentation habituelle d’au moins un lieu à risque était rapportée dans 91 % des cas. Il s’agissait de forêts (74 %), jardins publics ou privés (47 %) et prairies (33 %). Pour 64 % des formes précoces localisées, une piqûre de tique était rapportée dans le mois précédant la survenue des symptômes. Dans 13 % des cas, aucune notion de piqûre n’était retrouvée.


Des consultations spécialisées à Strasbourg et Nancy

En France, seuls trois établissements proposent des consultations spécialisées : les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, le CHRU de Nancy et le CHU de Nantes.

Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et le CHRU de Nancy proposent des consultations spécialisées pour une prise en charge plurisdisciplinaire et un suivi spécifique des patients. Toute personne souffrant de symptômes compatibles avec une borréliose de Lyme et ayant une suspicion d'exposition à cette bactérie (antécédent de piqûre de tique et/ou sérologie positive) peuvent, à la demande de leur médecin traitant, bénéficier de ces consultations.

Les tiques, vecteurs de maladies dont la borréliose de Lyme

La tique est un acarien visible à l’œil nu de très petite taille. Elle vit ancrée sur la peau des mammifères, des oiseaux ou des reptiles et se nourrit de leur sang grâce à un rostre - sorte de pic garni d’épines - qu’elle enfonce dans la peau et grâce auquel elle peut rester fixée. La tique n'est pas dangereuse dans l'immédiat mais en revanche, elle peut transmettre à ses hôtes et notamment à l'homme, des maladies que l'on appelle "vectorielles".

La plus fréquente des zoonoses transmises par les tiques dans le nord est de la France est la maladie de Lyme que l'on appelle aussi la borréliose. Il existe d'autres maladies transmises par les tiques mais qui sont beaucoup plus rares comme l’encéphalite à tiques. Ce sont les tiques femelles du genre Ixodes qui peuvent transmettent la maladie de Lyme à l'occasion d'une piqûre. Ces tiques apprécient les milieux humides : tapis de feuilles, herbes hautes, forêts de feuillus et conifères. Elles sont généralement plus abondantes entre avril et octobre.

Les populations à risque sont les forestiers, les agriculteurs, les campeurs, les randonneurs et toutes les personnes ayant une activité en plein air. Les zones d'accrochage et de piqûres sont les zones les moins visibles comme le cuir chevelu ou les endroits où la peau est plus fine comme les plis des aisselles, de l'aine…

Le retrait doit se faire le plus rapidement possible car plus une tique porteuse de maladies reste fixée longtemps et plus le risque de transmission de ces maladies augmente.

Les premiers signes - la phase précoce - sont des céphalées et des courbatures… et sur la peau, une rougeur circulaire d'évolution progressive à l'endroit de la piqûre : on l'appelle érythème migrant. Cette rougeur peut également se manifester à distance de la piqûre.

En l’absence de traitement, après quelques semaines à plusieurs mois débute la phase précoce disséminée avec des manifestations au niveau neurologique ou articulaire (douleurs inflammatoires). Ce n'est que bien plus tard que la phase tardive apparaît avec des signes neurologiques et articulaires plus graves et persistants, puis une fatigue à long terme.

Comment prévenir les piqûres de tiques ?

La prévention reste la première arme pour lutter contre cette maladie. Des moyens simples existent :
  • porter des vêtements couvrants et clairs (afin de repérer rapidement les tiques), serrés au cou, aux poignets et aux chevilles (rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ou mettre des guêtres), des chaussures fermées et des gants clairs en cas de travail manuel ;
  • vaporiser ses vêtements et ses chaussures de produits anti-tiques (en respectant les contre- indications pour les enfants et les femmes enceintes) 
  • utiliser un produit anti-tiques pour vos chiens et chats 
  • emprunter si possible les sentiers et marcher au milieu des chemins
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