Environ 60 000 personnes sont attendues à Marigny (Marne) avant le 1er mai pour le Teknival 2018, une rave party géante et illégale. Malgré l'interdiction de la préfecture, près de 10 000 fêtards s'y sont installés ce samedi.
Elles ont afflué toute la nuit. Ce samedi, près de 10 000 personnes se sont installées sur l'ancienne base aérienne de Marigny (Marne). Jusqu'à 60 000 fêtards y sont attendus avant le mardi 1er mai pour le Teknival 2018, une rave party géante et illégale.
Tous les ans, l'événement réunit des dizaines de milliers de participants. Le lieu, tenu secret, n'est connu qu'une fois les individus arrivés sur place. Prise de court, la préfecture de la Marne a publié en urgence un arrêté interdisant "tout rassemblement festif à caractère musical dans le département" et l'acheminement de matériel de son.
Après avoir stationné jusqu’à 21h30, ce vendredi, sur un parking de Provins (Seine-et-Marne), les fêtards se sont rendus en convoi à Marigny. Ce n'est pas la première fois que les "raveurs" choisissent la commune marnaise pour établir le Teknival : il s'y étaient déjà installés en 2001, 2003 et 2005. En 2014, ils avaient choisi la base aérienne 112 de Reims.
#Teknival : le convoi est lancé. pic.twitter.com/STZwuldnR1
— Bass Expression (@BassExpression) 27 avril 2018
L’an passé, environ 30 000 amateurs s’étaient réunis à Pernay (Indre-et-Loire). Cette semaine, toutes les préfectures des départements du Centre-Val-de-Loire ont pris un arrêté interdisant l’événement. Celle de la Seine-et-Marne a fait de même ce vendredi après-midi, alors que les participants étaient déjà dans le département. Pour cette 25e édition du Teknival, les organisateurs disent avoir réclamé aux pouvoirs publics un terrain autorisé et de l’aide pour assurer des secours. Selon eux, les tentatives de conciliation avec l'État ont échoué.
Au-delà du caractère illégal du rassemblement, le site choisi par les "raveurs" fait également polémique. Le lieu, situé sur une zone Natura2000, abrite une faune et une flore protégées. La Ligue de Protection des Oiseaux de Champagne-Ardenne a publié un communiqué rappelant que "certaines espèces fréquentant ce site sont considérées comme menacées du fait de la disparition de leurs habitats" : "La tenue de cette manifestation, comme les précédentes, va avoir des incidences irrémédiables pour la biodiversité et anéantir des années d’efforts", a-t-elle déploré. Par ailleurs, la présence de nombreuses chenilles urticantes a fait fuir quelques "raveurs".
Revoir notre reportage du samedi 28 avril :