Le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé l'arrivée, d'ici la fin de l'année 2021, de 37 postes de policiers supplémentaires dans la Marne, affectés à Reims, Epernay et Châlons-en-Champagne. C'est la réponse à une attente forte, face au déficit, parfois criant, d'effectifs.
C'est à l'occasion d'un déplacement, à Montpellier, dans l'Hérault, sur le thème de la sécurité, que le Président de la République, Emmanuel Macron, a confirmé le déploiement de 10.000 policiers et gendarmes, en France, et ce, d'ici la fin du quinquennat. Après l'arbitrage du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, il en ressort que Reims accueillera le renfort de 15 policiers. 10 seront affectés à Châlons-en-Champagne, et 12 à Epernay.
Cédric Maizières, qui est Coordinateur Régional d'Alliance Police Nationale, se dit heureux pour ses collègues. "A Châlons-en-Champagne et Epernay, le manque d'effectifs était criant, et on ne recevait pas de collègues sortis d'école. On espère que cela rendra notre département un peu plus attractif, car avec la difficulté des postes, les candidats à la mutation, ne se bousculaient pas". Pour le syndicaliste, ce déploiement est légitime, notamment, à Reims, car des quartiers de reconquête républicaine vont être mis en place, dans les secteurs de Croix Rouge et de Wilson. Dans la Marne, les nouveaux-venus vont renforcer le corps des gradés et gardiens de la paix, actuellement au nombre de 484.
Une question de survie
Cela faisait des années, dans les trois circonscriptions de Reims, Epernay et Châlons-en-Champagne, que les policiers demandaient une augmentation des effectifs, et aujourd'hui, ils attendent des détails. La venue de policiers aguerris est souhaitée. Par ailleurs, "c'est bien beau de mettre du " bleu" dehors, mais s'il n'y a pas plus de procédurier, il y aura un problème de mal-être des collègues de l'investigation".
Pour Christian Pous, qui est secrétaire régional Unité SGP Police, il était plus que nécessaire d'obtenir ces renforts. "C'était même une question de survie, indique-t-il. On avait axé nos demandes, en priorisant Epernay, où le peu d'effectifs entraînait une souffrance dès qu'il y avait un absent. C'était souvent plus que tendu." A Epernay, un nouveau commissariat va être construit, et pour la pose de la première pierre, courant 2021, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pourrait faire le déplacement. "Ce serait un geste fort", souligne Christian Pous.
Sans faire de surenchère, toute la chaîne devrait être complétée. Je pense à la chaîne judiciaire à renforcer afin que nos concitoyens ne restent pas trop longtemps sans réponse.
Mais est-ce-que l'arrivée de 15 nouveaux fonctionnaires de police, à Reims, représente réellement une augmentation de 15 postes ? Sans vouloir lancer une bataille de chiffres, le syndicaliste rappelle qu'à Reims, il manquait déjà six policiers. "15 fonctionnaires en plus, ça voudrait dire qu'on était déjà à niveau". D'autre part, Christian Pous indique que, pour l'agglomération de Reims de 280.000 habitants, les missions sont nombreuses, et que la police doit faire face à un alourdissement de la procédure judiciaire.
A Reims, les policiers sont déployés sur cinq sites, quatre groupes d'appui judiciaire déconcentrés et le commissariat principal. Quand arriveront les renforts? Qui seront-ils? Des détails sont attendus. Chez Unité SGP Police, on préfèrerait des gardiens de la paix.
Fidéliser les policiers
Si, à Epernay, il y avait urgence à obtenir la venue de nouveaux fonctionnaires de police, à Châlons-en-Champagne, dans la Marne, les besoins n'étaient pas moins importants. "La brigade de sûreté urbaine, qui s'occupe de l'investigation, était au bord de la rupture, raconte Christian Pous. Une cellule de veille a mis en évidence des risques psycho-sociaux, car la charge de travail est très élevée. Certains ont jusqu'à 500 dossiers à gérer."
Pour assurer la sécurité des citoyens, il est également nécessaire de fidéliser les fonctionnaires. "Depuis cinq ou six ans, les demandes de mise en disponibilité ont tendance à augmenter, car il y a une perte de sens. Les jeunes collègues changent en cours de route. A 40 ans, ils ont d'autres projets professionnels", explique Christian Pous. Ce que redoute le syndicaliste, c'est qu'avec les mutations qui arriveront en septembre, le département se retrouve dans la situation qui précédait les annonces.
La sécurité du citoyen en question
La montée en puissance de la police municipale, dans de nombreuses villes, conduit certains à s'interroger sur les responsabilités de chacun. "A Reims, ça se passe bien", indique le secrétaire régional d'Unité SGP Police, Christian Pous.
Pour Xavier Albertini, vice-président de la Région Grand Est et adjoint au maire de Reims, chargé de la sécurité, "Si on veut bien regarder les attributions légales de chacun, la sécurité marche sur deux pieds. La police municipale vient compléter les actions définies par les textes et l'organisation administrative. Chacun a sa place, et nous reconnaissons la primauté de la police nationale". L'adjoint-au-maire indique que les missions des polices nationale et municipale sont complémentaires.
Quant à l'arrivée de renforts dans la Cité des Sacres, Xavier Albertini y voit une bonne chose. Il rappelle que la demande avait été faite, il y a un certain temps, et qu'avant la confirmation du Président de la République, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'y était engagé lors de sa venue à Reims, en septembre 2020.
"Augmenter le nombre de policiers, c'est bien, indique Xavier Albertini, mais il faut encore regarder la qualité des arrivants. S'ils ne sont pas aguerris, il faudra du temps. Des mutations et des sorties d'école sont évoquées". Par ailleurs, l'adjoint au maire estime que la question de la sécurité nécessite aussi de la prévention, avec des médiateurs. Le traitement judiciaire est un volet de la politique de sécurité. "Sur ce point, dit-il, sans faire de surenchère, toute la chaîne devrait être complétée. Je pense à la chaîne judiciaire à renforcer afin que nos concitoyens ne restent pas trop longtemps sans réponse."
Travailler plus sereinement
Pour Cédric Maizières, Coordinateur Régional d'Alliance Police, "Les effectifs de police de voie publique représentent notre cœur de métier. On ne pouvait pas travailler en sécurité. Avec les renforts, à Châlons-en-Champagne et à Epernay, on va intervenir plus sereinement. On est pour un continuum de sécurité. A ce titre, la police municipale contribue à nous permettre de nous recentrer sur notre cœur de métier."
A Châlons-en-Champagne, la brigade de sûreté urbaine, qui s'occupe de l'investigation, était au bord de la rupture. Une cellule de veille a mis en évidence, des risques psycho-sociaux, car la charge de travail est très élevée.
37 policiers vont donc venir renforcer les effectifs, dans la Marne. A Charleville-Mézières, dans les Ardennes, le maire, Boris Ravignon a été informé que le commissariat de sa ville bénéficierait d'un renfort de 16 policiers. "Cela ne règle pas tous les problèmes de sécurité", a-t-il fait savoir, "mais c'est une très bonne nouvelle pour les Carolos". A Saint-Dizier, en Haute-Marne, ce sont cinq policiers qui vont arriver, pour travailler auprès des 88 fonctionnnaires déjà en poste.
@GDarmanin et le cabinet de @EmmanuelMacron m’ont averti hier que le commissariat de @VilledeCMz bénéficierait d’un renfort de 16 policiers.
— Boris (@boris_ravignon) April 19, 2021
Certes cela ne règle pas d’un coup tous les problèmes de sécurité. Mais c’est une très bonne nouvelle pour la tranquillité des #Carolos ! https://t.co/64I01YLon6
En revanche, à Troyes, aucun renfort n'est annoncé, à l'heure actuelle. Mais l'an dernier, la ville avait enregistré des arrivées régulières et la cité auboise n'est pas concernée par la création de quartier de reconquête républicaine, comme c'est le cas, à Reims.