Assemblée nationale : avec seulement 12 voix au 2e tour pour Charles de Courson, le député de la Marne se retire de la course au perchoir

Le député de la 5ᵉ circonscription de la Marne, Charles de Courson (LIOT), 72 ans, est candidat pour la présidence de l'Assemblée nationale. Il a obtenu 18 voix au premier tour et 12 voix au deuxième tour. Il retire sa candidature pour le troisième tour qui est en cours.

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L'avantage de l'âge et de l'expérience politique n'a pas joué en sa faveur. Le député de la Marne, Charles de Courson, n'a obtenu que 18 voix, lors du premier tour du vote pour choisir le député qui présidera l'Assemblée nationale et 12 voix au deuxième tour. Six députés ont donc reporté leur suffrage pour un autre candidat. À 72 ans, l'homme politique marnais, fils de résistant, est élu depuis 31 ans à l'Assemblée. Il est membre du groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires). Et il détient le record de longévité dans l'hémicycle.

Au deuxième tour, Yaël Braun-Pivet candidate à sa succession pour Ensemble pour la République a remporté 210 voix, le communiste André Chassaigne pour le Nouveau Front populaire : 202 voix. Charles de Courson (LIOT) : 12 voix. Sébastien Chenu pour le Rassemblement national : 143. Charles de Courson a choisi de ne pas se maintenir au troisième tour. 

18 voix au premier tour

Le premier tour avait rassemblé 574 députés pour voter ce jeudi 18 juillet, sous les yeux du benjamin de l'Assemblée, l'élu RN des Ardennes, Flavien Termet, 22 ans et ignoré par de nombreux élus. La majorité absolue est de 285 voix. L'ancienne présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Ensemble) a obtenu 124 voix. André Chassaigne (NFP) : 200 voix. Sébastien Chenu (RN) : 142 voix. Philippe Juvin (LR) 48 voix ; ce dernier a retiré sa candidature. Naïma Moutchou (Horizons) : 38 voix ; cette dernière a retiré sa candidature. 

Le politologue Olivier Dupéron, professeur en droit public à l'université de Reims Champagne-Ardenne et observateur avisé de la vie politique dans la Marne, constate que "les jeux sont faits pour Charles de Courson, la logique des grosses écuries est trop forte et même si la gauche jouait sa carte pour empêcher Yaël Braun-Pivet, ce qui est très hypothétique, ils ne seraient pas assez nombreux". Selon lui, l'élu marnais ne siègera donc pas au perchoir, pour ce qui pourrait être son dernier mandat à l'Assemblée. 

Élu avec 444 voix d'écart au second tour

Les députés vont donc devoir procéder au deuxième tour. La majorité des suffrages exprimés est requise. Vainqueur de justesse aux dernières élections législatives du 7 juillet dernier, il a obtenu 50,4% des suffrages face au candidat RN, Thierry Besson. Soit 444 voix d'écart entre les deux candidats. Sa victoire la plus courte depuis son arrivée à l'Assemblée nationale en 1993.

Son credo : le centrisme. "J'ai la chance de discuter avec tout le monde, disait-il au soir du second tour. J'ai horreur du sectarisme. J'appelle à la responsabilité de tous les courants politiques, car il faut gouverner ce pays qui a devant lui des problèmes considérables." Il avait affirmé en se déclarant candidat au perchoir, que "dans cette période inédite et chaotique, il est fondamental que le président de l’Assemblée nationale soit le garant de son bon fonctionnement, de la dignité et de la profondeur des débats et qu’il ne soit pas au service de coalitions partisanes, parfois contradictoires et animées par le seul objectif de se distribuer les postes entre eux".

L'homme politique, par ailleurs sorti major de l'Essec et passé par l'Ena (promotion 1977-1979), détient un CV à faire pâlir les jeunes élus. Il s'est illustré à de nombreuses reprises à l'Assemblée. Sur la loi anti casseurs par exemple, qu'il avait comparée au régime de Vichy, mais aussi par des positions conservatrices contre le mariage pour tous. Il s'est également illustré avec une motion de censure, qu’il a défendue avec vigueur, contre la réforme des retraites. 

Le troisième tour est en cours. Au micro de LCP, Charles de Courson a estimé qu'une continuation de la présence au Perchoir de Yaël Braun-Pivet constituerait un "déni de démocratie" (voir vidéo du tweet ci-dessous).

Les résultats seront connus vers 19h45. 

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