Près de Châlons-en-Champagne, dans la Marne, le refuge de l'ACPA à Fagnières fait face à une augmentation significative du nombre d'animaux abandonnés. En six mois, la structure en a accueilli autant que sur toute l'année dernière. "Notre capacité d'accueil est complète", regrette son directeur général.
Le refuge de l'association châlonnaise de protection des animaux (ACPA) à Fagnières, près de Châlons-en-Champagne (Marne), fait face à une situation très difficile en cette année 2023. Sur les six premiers mois de l'année, il a accueilli autant d'animaux que sur toute l'année précédente.
"En 2022, nous avions entré 138 chiens sur toute l'année. Là, on en a entré 97. Et pour les chats, on en avait 274 chats sur l'année 2022, là nous en sommes déjà à 328", détaille Luc Dehaudt, directeur général du refuge, interrogé ce 18 juillet 2023.
Dans le même temps, le nombre d'adoptions ne suit malheureusement pas la même tendance. "Il y a plus d'entrées et moins de sorties", déplore-t-il. Cette augmentation du nombre d'animaux accueillis pèse sur l'association.
Les salariés doivent assumer une charge de travail plus importante, les bénévoles sont appelés encore un peu plus à l'aide. La structure fonctionne actuellement avec 7 salariés en équivalent temps plein. Du renfort serait bien sûr le bienvenu. "Mais financièrement, ce n'est pas possible", assure le directeur général.
Je n'ai jamais vu une année aussi rouge.
Luc Dehaudt, directeur général du refuge de Fagnières
Capacité d'accueil dépassée
"Notre capacité d'accueil est complète. On dépasse même les chiffres que les services vétérinaires préfectoraux nous autorisent." Ce 18 juillet, le refuge accueillait ainsi 131 chats et 41 chiens, un chiffre qui comprend aussi les animaux accueillis en pension. Il n'a par exemple l'autorisation de détenir que 50 chats. Des travaux d'agrandissement ont été menés. Une fois achevés, le refuge compte demander une autorisation pour détenir 100 chats.
L'association a un budget annuel de 410 000 euros. Son fonctionnement n'est possible que grâce à la générosité. "Si nous n'avions pas d'aide des vivants et des morts [via les legs, ndlr] ainsi que de Châlons Agglo, rien qu'avec nos propres recettes, nous tiendrions trois mois", détaille Luc Dehaudt.
Les dons financiers ou matériels facilitent donc son action. Par exemple, seulement 3 000 euros ont ainsi été dépensés en nourriture l'an dernier, grâce à des partenariats avec des marques de croquettes et des collectes auprès des particuliers.
Une aide à l'adoption pour les chiens âgés
Les bénévoles jouent aussi un rôle essentiel dans le fonctionnement du refuge. Leur soutien précieux permet de soulager le personnel et de répondre aux besoins quotidiens des animaux. Un formulaire d'inscription est disponible sur le site. Il faut simplement être majeur, pour des questions d'assurance. "Les personnes sont recontactées au fur et à mesure en fonction des demandes qu'elles ont émises", explique le responsable.
Pour faciliter les adoptions des chiens les plus âgés du refuge, l'association ACPA peut compter sur le soutien de la Fondation 30 millions d'amis. Depuis le premier juin, elle aide financièrement les personnes qui décident d'adopter des chiens de plus de dix ans. 600 euros de soins vétérinaires et de nourriture sont ainsi payés par la fondation. Cette initiative vise à promouvoir l'adoption d'animaux plus âgés et à réduire leur temps d'attente au refuge.