Vampires, cosmonaute, animaux… Jean-Baptiste Edel, alias Jibé, a habillé les poteaux du centre-ville de Châlons-en-Champagne. Aide-soignant à l'établissement public de santé mentale de la Marne la nuit, il a consacré ses après-midis de vacances à la décoration des poteaux chalonnais.
Des sourires et des couleurs. C'est ce qu'ont cherché l'artiste Jibé et la mairie de Châlons pour égayer la préfecture marnaise ces derniers mois. "On a eu l'idée un peu avant la crise sanitaire. On voulait mettre un peu de couleur et de bonheur dans la ville, se souvient Stéphanie Voluher, chargée d'événementiel à la mairie. Après le covid, on a accéléré le mouvement."
Cela tombe bien car l'artiste appelé, qui collabore régulièrement avec la mairie, Jibé, partageait la même envie. Depuis la fin du mois de juillet, les poteaux châlonnais de la rue de la Marne et de la rue Lochet ont pris des couleurs, mais ce n'est pas dû au soleil. "J'ai essayé de faire du tout-public", dit-il simplement. Même s'il revendique ne vouloir rien faire d'engagé politiquement, il regrette les critiques qui lui sont adressées à propos des poteaux devant le monument aux morts : "J'ai vu que cela faisait polémique, mais je ne vois pas du tout le manque de respect." Même si sur les réseaux sociaux, les avis sont majoritairement positifs.
Pour profiter de notre carte intéractive, cliquez sur les points violets puis sur les photos des poteaux pour les agrandir.
Aide-soignant la nuit, artiste le jour
L'artiste jongle entre deux activités. Aide-soignant à l'établissement public de santé mentale de la Marne, il se consacre à l'art depuis deux ans, date à laquelle il a commencé à travailler de nuit. "Je dors le matin et je peux dessiner l'après-midi", glisse-t-il. Illustrateur de bande-dessinée, artiste de rue, Jean-Baptiste Edel ne s'interdit rien. "Jardins partagés, travail avec des centres sociaux culturels, personnes privées, sculpture ou peinture, tout m'intéresse", énumère l'artiste, enthousiaste. Toutefois, il admet avoir une petite préférence pour le street-art, car l'effet est immédiat. Quand il travaille dans la rue, les badauds échangent directement avec lui, commentant ses œuvres fraîchement peintes.Appelé par la mairie à la suite de sa collaboration pour les cabanes en bois de Châlons plage, Jibé n'a eu qu'à soumettre un croquis à la mairie pour s'y mettre. Puis il a passé les après-midis de ses trois semaines de congés pour réaliser les bonhommes de l'avenue Leclerc et de la rue de la Marne, ou asperger de couleurs vives les poteaux de la rue Lochet. Après une couche de bombe pour rendre la surface moins lisse, il ajoute de la bombe de peinture et réalise les traits de ses personnages au marqueur acrylique.
Pour l'heure, la mairie a reçu des demandes de la part de parents d'élèves pour peindre des poteaux aux abords des écoles de la ville. Une idée qui plaît également à l'artiste. Jibé a d'ailleurs été contacté par d'autres mairies pour des projets similaires.