Quand les avocats châlonnais remplacent les juges

A Châlons-en-Champagne, les tribunaux manquent de magistrats. Du coup, les avocats ont accepté de prendre la place des juges assesseurs lors d'audiences du tribunal correctionnel. Une situation temporaire qui illustre la pénurie de moyens de la Justice.

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La robe est la même, mais la fonction est autre. Ce mercredi 30 mai, Me Guillaume Bert, avocat au barreau de Châlons-en-Champagne, sera juge assesseur pour la première fois. Il assistera le président du tribunal lors des audiences correctionnelles, pourra poser des questions et participera aux déliberations.

"C'est un exercice qui suppose de se départir d'un certain nombre de réflexes d'avocat pour adopter une position neutre, impartiale par rapport au dossier, par rapport au prévenu et par rapport aux confrères, explique Me Guillaume Bert. C'est un exercice complet et complexe."
 

A Châlons, il manque 3 magistrats sur 15

Un avocat à la place d'un juge. La situation est symptomatique d'une justice en manque de moyens. Au tribunal de Châlons, trois magistrats professionnels sur 15 manquent.

Comme l'autorise le code d'organisation judiciaire, le barreau a proposé ses services pour 11 audiences du tribunal correctionnel, entre le 4 avril et le 11 juillet. Objectif : éviter que ces audiences soient reportées.

"Ce sont des dossiers lourds, volumineux, qui prennent énormément de temps, explique Me Simon Couvreur, bâtonnier du barreau de Châlons. Ces dossiers auraient été évoqués au 1er trimestre, au 2e trimestre, voire au 3e trimestre de l'année 2019. Ce n'est ni acceptable pour la personne qui est poursuivie devant le tribunal correctionnel, ni pour les victimes."

Un "coup de main" temporaire et bénévole

Mais attention, préviennent les avocats châlonnais, cette situation doit rester temporaire. "Il ne faudrait pas que la chancellerie considère que le manque de magistrats est palié par les avocats, souligne Me Bert. Ce n'est pas notre mission première."

Surtout que ce "coup de main" du barreau est totalement bénévole. A Châlons, magistrats et avocats espèrent que de nouveaux moyens humains seront mis en oeuvre à la rentrée.

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