Châlons. Une pétition recueille plus de 52.000 signatures pour sauver Mouminy, un jeune Guinéen menacé d'expulsion

Arrivé en France en 2013 alors qu'il était encore mineur, Mouminy, bientôt 22 ans, a été placé en rétention administrative à Metz. Les pétitionnaires, au nombre de 52.000 ce lundi, exigent qu'il ne soit plus en rétention et qu'il obtienne un titre de séjour.

"Ça le répare", analyse Marie-Pierre Barrière, fondatrice de la pétition pour que Mouminy, bientôt 22 ans, ne soit plus en rétention administrative à Metz et menacé de quitter le territoire. Contactée par notre rédaction, la présidente des amis du réseau éducation sans frontières (RESF) de la Marne, est étonnée de l'ampleur qu'a pris la pétition : "On est stupéfaits. On a du mal à analyser. Il est très angoissé. Tous les jours, des personnes qui se trouvent autour de lui sont emmenées à l'aéroport pour rejoindre leur pays."

Ce 8 octobre, la pétition recueille plus de 52.000 signatures. Dans un commentaire, l'enseignante de formation remercie les internautes mobilisés : "Il est stupéfait de constater l'ampleur du soutien qu'il reçoit. Il dit sa gratitude et son espoir. Il dit la force de ses projets. Il se sent porteur de chacune de ces signatures désormais gravées en lui. MERCI."

Autre commentaire, celui de R. Pernel, qui estime que Mouminy a tout à fait sa place en France : "Je signe parce qu'une telle trajectoire, si brillante, mérite une nouvelle chance, et que le renvoi en Guinée, signerait sa condamnation, et l'échec de tous ceux qui ont cru en lui et l'ont aidé."

Et d'ajouter : "S'il a été accepté dans ce lycée châlonnais en BTS, c'est vraiment qu'il avait été évalué comme méritant, et avec un réel potentiel, car je connais ce lycée où j'ai exercé pendant 27 années !"

Mouminy est arrivé en France en 2013, à l'âge de 16 ans. Encore mineur, il poursuit sa scolarité à Châlons-en-Champagne où il est pris en charge notamment par l'aide sociale à l'enfance, le réseau éducation sans frontières marnais et Marie-Christine Barrière, bénévole et enseignante. Seulement, trois jours après sa majorité, le jeune Guinéen se voit remettre une obligation de quitter le territoire (OQTF) par la Préfecture de la Marne, qui, contactée par notre rédaction, n'a pas souhaité s'exprimer.

En 2015, il obtient son baccalauréat mention Assez bien. Puis, après une première année à la faculté de Reims, qu'il n'a pas réussie et qui lui vaudra une seconde OQTF, il s'inscrit en BTS en juillet 2016. Diplôme qu'il obtient deux ans plus tard. Il souhaite alors poursuivre en licence professionnelle en apprentissage. Un chef d'entreprise lui fournit même une promesse d'embauche. Seulement, un contrôle d'identité intervient fin août 2018 et provoque une troisième OQTF. Moins d'un mois plus tard, le jeune Guinéen est contrôlé avec une faible dose de cannabis sur lui, ce qui provoquera son placement en rétention administrative à Metz.
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