Le président de la République Emmanuel Macron est en déplacement dans la Marne ce lundi 13 mai 2024. Il a visité l'usine de transformation de pommes de terre du groupe McCain, à Matougues dans la Marne. Le groupe canadien a annoncé 350 millions d'euros d'investissements en cinq ans en France, dont 25 pour son site marnais.
Emmanuel Macron s'est rendu dans la Marne, ce 13 mai 2024, dans l'usine du groupe McCain à Matougues, près de Châlons-en-Champagne, où sont produites 650 tonnes de frites chaque jour. Ce déplacement s'inscrit dans le cadre du sommet Choose France, qui doit être l'occasion d'officialiser plus de 15 milliards d'euros d'investissements étrangers dans l'Hexagone.
Le groupe canadien a prévu d'investir plus de 350 millions d'euros sur cinq ans pour renouveler les installations de ses trois usines en France, dans le Pas-de-Calais et la Marne, qui ont atteint leur pleine capacité, selon l'entreprise.
"Nous avons choisi la France d'une part parce que c'est notre plus gros marché européen. Une frite surgelée sur trois vendue en France est produite dans les usines McCain. D'autre part, depuis nos sites français, nous exportons à peu près la moitié de notre production vers d'autres pays européens", précise Max Koeune, directeur général de McCain, à nos confrères de France 2 dans un reportage diffusé dimanche 12 mai 2024.
Dans la Marne, l'usine de Matougues va bénéficier de 25 millions d'euros d'investissements pour "le remplacement de la friteuse et l'ajout d'une technologie d'enrobage", selon un communiqué de McCain. "L'investissement va permettre une augmentation de capacité et de diminuer également les consommations d'énergie", explique Thomas Decroix, le directeur de l'usine également interrogé par France 2. Les usines françaises de McCain emploient 800 personnes. Les nouveaux investissements pourraient générer 20 à 30 postes supplémentaires, selon le groupe.
Emmanuel Macron a pris la parole à l'issue de sa visite du site industriel. "Ces 350 millions d'euros investissements sont très importants parce que c'est évidemment un engagement pour le territoire […] Mais c'est la preuve d'une confiance dans notre pays – et vos sites de production – et vos collaborateurs et collaboratrices qui sont pour une toute petite partie derrière moi."
On va poursuivre cette politique volontariste, avec constance, parce qu'elle produit ses résultats.
Emmanuel Macron, président de la République
Le président de la République doit ensuite rejoindre le Château de Versailles, dans les Yvelines, où 180 patrons étrangers sont rassemblés.
La France, une destination de choix ?
15 milliards d'euros d'investissements pour 56 projets doivent être annoncés à l'occasion du sommet Choose France, un montant record pour la septième édition de l'événement. On peut citer par exemple l'annonce de Microsoft d'investir 4 milliards d'euros dans des centres de données en France, ou encore celle d'Amazon de 1,2 milliard d'euros pour le cloud, l'intelligence artificielle, mais aussi la logistique.
Entre la première édition de Choose France, en 2018, et celle de 2023 plus de 31 milliards d'euros d'investissements pour 122 projets ont été annoncés, selon l'Élysée. Mais l'impact sur l'emploi de cette moisson d'investissements, au-delà des annonces faites chaque année à Versailles, reste débattu.
"Il y a de plus en plus d'investissements directs étrangers [IDE] annoncés à Choose France. Pour autant, ça ne veut pas dire qu'on a démultiplié les IDE en France", nuance toutefois Xavier Jaravel, professeur associé à la London School of Economics, interrogé sur France Inter, le 11 mai. "Les investissements directs étrangers fluctuent d'une année à l'autre, mais ne sont pas vraiment en hausse. Ils sont toujours aux alentours de 30 milliards, alors que les annonces à Choose France explosent."
La France est restée en 2023 pour la cinquième année consécutive premier pays d'Europe pour les investissements étrangers, devant le Royaume-Uni et l'Allemagne, selon le baromètre du cabinet EY, avec 1 194 annonces de projets, représentant 39 773 créations d'emplois.
Comme le souligne l'économiste Lucas Chancel dans une tribune dans Le Monde (abonnés), c'est moins qu'au Royaume-Uni (52 211) ou en Espagne (42 450). Ces emplois, qui représentent 0,13% de la population active, "aideront les territoires qui en bénéficieront, mais force est de constater que le chiffre demeure bien faible par rapport à l'importance que certains voudraient lui prêter", poursuit le codirecteur du Laboratoire sur les inégalités mondiales à l'École d'économie de Paris.
"Il y a un travail énorme" pour inverser trente ans de désindustrialisation en France, a admis le ministre de l'Industrie Roland Lescure sur franceinfo ce lundi 13 mai. "À Dunkerque, on a détruit 10 000 emplois depuis 15 ans, et on va en créer 20 000 dans les 10 ans qui viennent." "Au rythme d'ouverture d'usines sur lequel on est, d'ici une dizaine d'années, on aura inversé les quinze ans qui viennent de s'écouler", a-t-il insisté.