Coronavirus : les conducteurs de bus de Châlons-en-Champagne appliquent leur droit de retrait 

Se sentant en insécurité face au Covid-19, les conducteurs du réseau de transport en commun Keolis à Châlons-en-Champagne exercent leur droit de retrait. 

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Ce lundi 16 mars au matin, les salariés de Keolis ont, à la première heure, stoppé leur service. Les instances syndicales avaient pourtant alerté la direction dès vendredi soir pour mettre en place de mesures face à l'épidémie de covid-19. « Avec le délégué syndical de la CFDT, nous avons demandé une réunion extraordinaire à la direction pour sécuriser les postes des chauffeurs », explique Yohann Boniface, délégué syndical CGT. 
 

Condamner l’avant du bus 

Parmi les mesures proposées par les chauffeurs : « condamner la porte avant du bus et installer des bandes afin de laisser une distance de sécurité. » « Les passagers seraient donc entrés et sortis par la porte arrière », détaille le délégué syndical. Cette mesure a été refusée. Le droit de retrait a donc été appliqué dès la prise de service ce lundi matin à 5h30, selon les délégués syndicaux. 

Vers 8 heures, les chauffeurs ont obtenu gain de cause pendant quelques heures. Le délégué syndical de la CFDT explique : « ils acceptaient de bloquer la porte avant avec une bande pour que les passagers ne viennent pas à proximité du poste de conduite. » 

Deux heures après la reprise du travail, les mesures étaient supprimées et les passagers remontaient par la porte avant.
- délégué syndical CFDT


Après une réunion, les chauffeurs ont appris que l’avant du bus était réouvert, mais qu’ils n’auraient plus à vendre de tickets aux passagers, pour éviter la transmission du virus par un contact lors de la transaction. Des affiches et un marquage au sol sont également présents dans les bus pour sensibiliser les utilisateurs. Des mesures insuffisantes, pour le délégué syndical de la CGT : « il est très difficile de respecter la distance de sécurité d’un mètre envers les conducteurs lorsque les personnes rentrent par la porte ». 

C’en est trop pour les chauffeurs qui décident d’appliquer leur droit de retrait jusqu’à ce que ces mesures soient à nouveau mises en place. « Pour l’instant, nous n’avons pas d’autre choix que de sécuriser l’avant du bus pour que les conducteurs roulent. Dès que ce sera fait, nous reprendrons le travail », affirme le délégué de la CGT. 

On ne refuse pas de travailler, il faut que les transports en commun continuent pour pouvoir emmener les gens en course ou à l’hôpital. 
-Yohann Boniface, délégué syndical CGT
 

Pas de masques pour les chauffeurs 

« Nous n’avons pas de masques pour nous protéger, mais seulement du gel hydroalcoolique et des gants en plastique pour ceux qui le veulent », détaille le délégué syndicaliste CFDT. « On risque notre vie, on a des familles et on peut aussi contaminer des clients », déplore-t-il. « Partout, on entend qu’il faut faire attention, ce n’est donc pas logique cette situation », ajoute-t-il. 

Un sentiment partagé par un conducteur syndiqué CGT. « Même si le nombre de passagers à baissé depuis les mesures renforcées, entre 50 et 80 utilisateurs prennent le bus en moyenne », s’exclame-t-il. Les conducteurs craignent donc de propager le virus. Ce droit de retrait devrait continuer dans l’agglomération Chalonnaise, ce mardi 17 mars. 

Contacté, ce lundi 16 mars, par notre rédaction, la communauté d’agglomération de la ville de Châlons-en-Champagne et la direction des services de transports publics de la ville n’ont pas donné suite à nos sollicitations. 
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