Grand format. Immersion dans les locaux de la police scientifique de la Marne

Faire parler une trace de sang, de l'ADN, des empreintes digitales… Les experts de la police scientifique de la Marne nous expliquent leurs techniques, leur travail au quotidien à la cellule d'investigation criminelle installée à la caserne de gendarmerie de Châlons-en-Champagne.

Un T-shirt ensanglanté jonche le sol de la forêt marnaise. Un promeneur l'a découvert et a alerté la gendarmerie, qui envoie sur place ses techniciens d'identification criminelle.

Une tresse est déployée pour délimiter un périmètre d'intervention. Equipée de combinaison, de masques chirurgicaux sur le nez, sur les chaussures et des gants, l'équipe de Châlons-en-Champagne récupère avec minutie les traces qui permettront d'élucider l'affaire.

Si l'affaire n'est pas réelle –il s'agit d'une reconstitution-, tous les outils eux, sont bien les mêmes que ceux utilisés lors des affaires. Pinces brucelles, écouvillon pour relever les traces d'ADN. Dans un tel cas l'extrême rigueur domine intervention. Les consignes sont simples.

Faire face aux intempéries


Dans ce cas précis, les badauds n'ont pas pollué le site, les techniciens doivent faire face à des difficultés.

Les conditions climatiques sont notre pire ennemi. Il faut que l'on fasse le plus attention possible pour ne perdre aucune trace, explique Evelyne Claudon, technicienne d'identification criminelle.

Les relevés effectués, direction le laboratoire ouvert à Châlons-en-Champagne en 2013. C'est la conséquence d'une décision cadre européenne de 2009. Désormais tous les départements ont le leur.  Mais, avant cela, deux affaires ont marqué un tournant dans l'histoire de la police scientifique. 


Une brigade renforcée après les affaire Grégory et Guy George


"L'affaire Grégory a permis de développer l'apport de la police scientifique. Qu'elle soit dans un laboratoire ou de proximité, elle a un rôle primordial", détaille le lieutenant Jean-Christophe Alos, commandant Brigade départementale de Renseignements et d'Investigations Judiciaires.

L'affaire Guy George a elle aussi joué un rôle important, avec la création d'un fichier automatisé des empreintes génétiques.

A Châlons-en-Champagne, ce sont les relevés décadactylaires –des dix doigts- que l'on traite, ce qui permet d'intégrer les empreintes digitales à un fichier national. Travail sur les scènes de crime, traitement des traces, tout cela est exigeant. La moindre trace de doigt de la part d'un enquêteur, et tout l'exercice se révèle plus coriace.

Des techniques de détection précises


Le plateau technique, c'est aussi une salle de physique- chimie ou un local de détection optique ou par foulage, une lumière rasante fait apparaître des traces invisibles à l'œil nu. Autant de moyens qui ont beaucoup changé les manières de travailler.

Pour certaines spécialités, des liens étroits sont tissés avec l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale de Pontoise.

L'absolue rigueur du travail effectué par les techniciens d'identification criminelle les amène à fabriquer eux-mêmes les solutions qu'ils utiliseront pour révéler des traces. Parmi les solutions utilisées par la gendarmerie, l'indanedione est apprécié pour son extrême efficacité. Les empreintes sont visibles en quelques minutes.

Et le savoir-faire de la gendarmerie nationale est tel que depuis quelques années ses spécialistes sont appelés à l'étranger. Au Bénin, au Cambodge, en Afghanistan ou au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane, leur compétence est reconnue.

Dans la Marne, ils sont cinq sur le plateau technique à travailler avec du matériel de pointe.

 

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