Souvenez-vous : des billets de 10 euros placés par terre, de la même façon que les crottes de chien. Ça s'est passé en décembre 2021 à Châlons-en-Champagne, dans la Marne. Une action de sensibilisation menée par la mairie, pour venir à bout de ces incivilités. Un an après, la ville fait le bilan.
Vous sortez et vous marchez peut-être dedans, par chance ou par malchance. Il s’agit bien sûr des crottes de chien. Trop présentes dans les rues de Châlons-en-Champagne (Marne), elles avaient mené la mairie de cette ville à organiser une action. On vous en parlait ici : peu avant Noël dernier, de (faux) billets de 10 euros étaient mis par terre, comme sont laissées les déjections, sur les trottoirs. Le tout était capturé en vidéo.
Des propriétaires de chiens, pas toujours prêts à ramasser les basses œuvres de leurs compagnons, ont en revanche pris la peine de se pencher pour l’argent. Il s’agissait pour la ville, de sensibiliser les habitants sur ce fléau des crottes laissées sur le carreau. "4 500 litres par an sont ramassés par nos services", rappelait la municipalité. Un an après, la ville tire les conséquences de cette action.
Petite action, grande amplification
"Si vous êtes capable de vous baisser pour ramasser ce (faux) billet, alors vous l'êtes aussi pour ramasser les crottes de votre chien" : c'était le message que vous avez pu lire au dos de ces billets de 10 euros. À l'époque, l'initiative fait parler de la ville au niveau national : LCI, BFMTV, Les dernières nouvelles d'Alsace... Elle a eu son petit effet, à en croire la mairie.
"En tout état de cause, il y a eu une efficacité à court terme. La campagne de communication a eu un retentissement : ça a réveillé certaines consciences. Chacun a peut-être pu se reconnaître dans la vidéo. Les personnes étaient filmées, mais floutées. Elles ont peut-être pu se reconnaître, se dire "c’est peut-être moi" et ramasser", explique Lénaïc Leroy, de la ville de Châlons-en-Champagne (Marne).
Les mauvaises habitudes de retour
Dans les premiers mois, la vidéo fait forte impression. En revanche, une fois passé le buzz, quelques mois plus tard, les effets s’estompent selon les responsables municipaux. "Il faut rester lucide. Certains propriétaires de chiens ont des problèmes de comportement très anciens, qui exigent un travail de longue haleine. Malheureusement, il faut communiquer de manière régulière", estime Lénaïc Leroy.
Il faut une action de plus longue durée : "Notre difficulté maintenant, c’est de maintenir un certain rythme de communication sur le sujet, pour ancrer définitivement le sujet dans la tête des gens. C’est comme les campagnes de la Sécurité Routière : aussi marquants soient les slogans, ils agissent un temps, avant que les mauvaises habitudes ne reviennent très rapidement", tranche Lénaïc Leroy.
En attendant, communication ou pas, laisser par terre les déjections de son animal coûte 135 euros aux propriétaires pris en flagrant délit. Une somme qui ne bouge pas, qu'importe la période de l'année.