Le Scooter Club Châlonnais de Châlons-en-Champagne est cette année, au coeur du Rallye National 2024 du Vespa Club de France, qui se déroule du vendredi 31 mai au dimanche 2 juin. Plus de 250 Vespas et autres Lambrettas sont attendues pour trois jours de fête autour de ces engins indémodables.
"À chaque fois qu'on traverse un village, une ville, on a la banane". Il en faut peu pour faire sourire Frédéric Lépron, même au téléphone. Le président du Scooter Club Châlonnais est toujours enjoué lorsque l'on aborde une de ses passions. Cette passion, elle est finalement très simple : c'est un scooter, mais pas n'importe lequel. Une Vespa, le symbole de la créativité et de l'élégance à l'italienne.
La Vespa, la "guêpe" en français, est probablement la marque de scooter la plus célèbre au monde. Créée en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par Enrico Piaggio - du nom du constructeur italien -, plus de 19 millions de véhicules ont été fabriqués et vendus dans le monde.
Une image romantique
Sa silhouette élégante nous renvoie toujours au romantisme transalpin, aux balades à deux cheveux au vent (même si le port du casque est obligatoire depuis 1973, NDLR). "Nos parents qui vivaient dans les années 50-60 ont connu l'avènement de la Vespa, et je suis nostalgique de cette période que je n'ai pas vécue" raconte Frédéric Lépron. Un brin rêveur, l'Auvergnat collectionne une vingtaine de Vespas dans son garage. Comme cet Ardennais qui a fait le tour du Grand Est à Vespa, il est tombé dedans, ou plutôt, il est monté dessus dès l'âge de 14 ans.
Au départ, il était un peu "un ovni" aux yeux des autres. Il s'est passionné pour les différents modèles, les différents cylindres, et les différentes technologies de ce scooter. Cette nostalgie, elle est surtout liée "au rythme que les gens avaient à l'époque". "La Vespa ne dépassait pas 60 à 80 kilomètres par heure. Les gens avaient le temps de découvrir le monde, de s'arrêter, de visiter, puis ils repartaient" explique-t-il.
Le président du Scooter Club Châlonnais parle même d'une "image d'Epinal" de la Vespa, "comme pour la 2 CV". Arrivé en 2005 à Châlons-en-Champagne, Frédéric Lépron a relancé le Scooter Club, "tombé en désuétude dans les années 60". Avec une bande de copains, il fonde la structure en 2016, qui compte désormais 25 membres et une cinquantaine de véhicules. "Le but c'est de rouler avec, on n’est pas un musée" assure-t-il.
Des Rallyes chaque année et plusieurs pays représentés
Des clubs comme celui-ci existent un peu partout en France et dans le monde. "Il y a même une fédération des Vespa Clubs de France qui existe depuis 1951" explique Frédéric. Ce sont d'ailleurs les premiers clubs automobiles au monde, après ceux de Harley Davidson.
Chacun de ces clubs organise les fameux Rallyes nationaux chaque année, et ce qu'on appelle des "Audax", des périples "où l'on part ensemble, et où l'on arrive ensemble" sur une longue distance (au moins 50 kilomètres). "J'ai fait Paris-Nice en 24H, sur plus de 1000 kilomètres" raconte fièrement Frédéric, sans éluder les nombreuses pannes sur le parcours. "La panne fait partie du folklore de la Vespa" sourit-il.
A l'époque, la Vespa ne dépassait pas 60-80 kilomètres par heure. Les gens avaient le temps de découvrir le monde, de s'arrêter, de visiter"
Frédéric Lépron, président du Scooter Club Châlonnais
C'est ce folklore-là que souhaite montrer le Rallye National Vespa Club de France, qui débute ce vendredi à Châlons-en-Champagne. Plus de 250 Vespas inscrites venues des quatre coins de la France, mais aussi de Belgique, d'Angleterre et du Luxembourg. "Certains viennent même en scooter, et on récompense d'ailleurs la Vespa qui a fait le plus de distance".
Autre point positif notable : la présence accrue de femmes dans ce genre d'événements. "Sur les 250 inscrits, il y a 60 femmes. Mais on aimerait qu'il y en ait plus et on travaille là-dessus" ajoute Frédéric. L'événement remet d'ailleurs un prix féminin, un prix de la catégorie "jeunes" (le plus jeune participant a 17 ans), et propose aussi un parcours d'agilité, "une sorte de slalom autour de plots", mais également un concours d'élégance.
Enfin, les passionnés obéiront à un devoir de mémoire, avec un parcours jusqu'à la Main de Massiges, haut lieu des combats de Champagne entre 1914 et 1915.