TÉMOIGNAGE : il raconte son tour du Grand Est à Vespa, itinéraire d'un Ardennais comblé

Rentré de son tour du Grand Est, l'Ardennais, Denis Perrette, projette de repartir sur les routes de la Région, à l'automne. Emu par des rencontres inoubliables, il avoue même, avoir pleuré, en quittant certains de ses hôtes. Aujourd'hui, il voit les Ardennes comme un Grand Est, en réduction.

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C'était sa troisième aventure. Après le tour de son département des Ardennes, à pied, et de l'auto-stop, en Afrique, cette fois, l'Ardennais de Boulzicourt, avait décidé de faire le tour du Grand Est, à Vespa, pour faire découvrir et aimer cette Région. Il est rentré début juillet 2021, avec une foule de souvenirs émouvants, amusants, étonnants, et surtout, en mémoire, des prénoms : Abel, Claude, Hubert ou encore Pierre, rencontrés en chemin.

Pas question de ne pas partager ses souvenirs ! Tout juste de retour à Boulzicourt, il adresse des messages de remerciements à tous ceux qui ont plus souvent fait davantage que simplement croiser son chemin, et il prépare la suite de cette expédition. Un DVD de portraits des Alsaciens, Lorrains, Champenois et Ardennais, rencontrés, mais aussi un livre, retraçant son aventure. La date n'est pas encore arrêtée, mais à l'automne, il s'élancera, à nouveau sur les routes régionales, (avec une voiture de location, cette fois) pour une tournée de dédicaces.

Un regard nouveau sur les Ardennes

Denis Perrette connaît son département des Ardennes, mais depuis qu'il a parcouru la Région, il le voit différemment. "C'est un petit Grand Est", dit-il. "On a l'agriculture de la Marne, le passé industrieux de la Lorraine. La vallée de la Meuse me fait penser aux forêts des Vosges. Je regrette qu'on n'ait pas de vignoble, comme celui des vins d'Alsace et de champagne".

Habitué à la chaleur des Ardennais, Denis Perrette a découvert, que dans le reste de la Région, on n'était pas en reste. L'accueil qui lui a été réservé, fait qu'aujourd'hui, il évoque de "belles personnes". La gastronomie, l'œnologie, il leur consacrera un chapitre dans son livre. Museau maison, Munster et vin d'Alsace, champagne rosé, andouillette de Troyes au chaource, avec son verre de chablis, tarte à la myrtille, entre autres gourmandises, ont accompagné son voyage.

Des "selfies", en série

L'initiative de Denis Perrette a suscité beaucoup de sympathie. "Partout où je passais, on me demandait des "selfies". Aujourd'hui encore, on m'en demande. La presse m'a accompagné partout, 27 articles, en tout, et même la couverture de l'Est Républicain, à Verdun. Tout ça n'est pas anodin". Fort de cette renommée, Denis Perrette va prochainement, ressortir, en vinyle, un album de chansons, qu'il avait enregistré, il y a dix ans, un 18 novembre.

S'il se dit nostalgique depuis son retour, c'est parce que, au-delà des paysages, des spécialités gastronomiques, "c'est toujours l'humain qui prend le dessus". Et des rencontres inattendues, chaleureuses, Denis Perrette n'en n'a pas manquées.

Des coups de fil inattendus

C'était le 11 juin dernier. L'aventurier ardennais était à mi-parcours, quand son téléphone a sonné. Au bout du fil, l'Agence Régionale du Tourisme Grand Est, à Colmar, dans le Haut-Rhin, en Alsace. "Où serez-vous, le prochain week-end ? Nous avons des hébergements à vous proposer". A ce moment-là, Denis Perrette était près de la frontière suisse. L'office du tourisme a offert au "baroudeur" ardennais de devenir influenceur, en faisant connaître, décoller, des hébergements insolites.

Il me restait quelques larmes. Je les ai versées, en partant.

Denis Perrette, artiste, poète et voyageur ardennais.

Denis Perrette a tout de suite dit oui, et c'est ainsi qu'il s'est retrouvé à Rosheim, pour y dormir dans une synagogue désacralisée. C'est là qu'il a fait la rencontre de Claude Oblinger, le propriétaire du lieu.

Après avoir vendu ses trois concessions automobiles, Claude Oblinger a racheté, et transformé, le lieu de culte, désacralisé. Il dispose donc, désormais de 300 mètres carrés, avec un loft, et des chambres d'hôtes. "Le couple de mes hôtes m'a beaucoup touché. Ils m'ont proposé un apéritif, et finalement, je suis resté deux jours, chez eux. J'étais comme leur enfant". Après des épreuves passées, Denis Perrette raconte : "Il me restait quelques larmes. Je les ai versées, en partant".

L'ancien concessionnaire avait "lancé" le champion automobile Sébastien Loeb. Il parlait aussi, avec fierté de sa fille, Christelle, qui fut la première femme à piloter un Airbus A 320, chez Air France. Ces récits, ces moments de partage, il en sera sûrement question dans le livre à paraître, car un autre appel téléphonique est arrivé.

"Il était 16 heures", se souvient Denis Perrette. "Au bout du fil, on m'annonce que je dois être à 16h30, au siège de la Région, à Strasbourg. On vous y attend. Vous serez reçu par le directeur de cabinet de M. Jean Rottner, Président de la Région…Je suis arrivé avec un quart d'heure de retard, et j'ai été reçu par M. Alexandre Mora. On va vous aider financièrement pour votre prochain livre, m'a –t-il dit". Mais cette bonne nouvelle n'a pas été la seule rapportée de cette pérégrination.

Des dizaines de rencontres

De nombreux lieux ont marqué ce voyage original : Molsheim, et son site de Bugatti, Sarreguemines et son musée de la faïence, Uckange avec le haut-fourneau U4, Thann, au pied du vignoble des vins d'Alsace.

Les Ardennes, c'est un petit Grand Est. On a l'agriculture de la Marne, le passé industrieux de la Lorraine. La vallée de la Meuse me fait penser aux forêts des Vosges. Je regrette qu'on n'ait pas de vignoble, comme celui des vins d'Alsace et de Champagne.

Denis Perrette, artiste, voyageur ardennais.

En partant sillonner le Grand Est, Denis Perrette a suscité la sympathie de très nombreuses personnes, qui avaient été privées d'aventures, dans le territoire, par le confinement. Il a découvert des métiers, des spécialités culinaires et surtout, peut-être, des gens. Il repense à trois randonneurs, de Fribourg, qui rejoignaient Francorchamps, pour soutenir un ami malade, et aussi à Rodolphe Vie, l'opticien de Remiremont qui a tenu à lui offrir des lunettes, en bois des Vosges.

Dans ses souvenirs, il y a aussi une place pour Abel, rencontré à Dizy, dans la Marne, qui milite pour le labour des vignes, à cheval. "On s'est moqué de lui, au début. Aujourd'hui, on le demande partout". Sur le quai de Londres, à Verdun, il a échangé avec Jacques et Antoine, 89 et 85 ans, qui ont comme lui, la passion de la Vespa. Pour ces passionnés, elle remonte à 1950.

A Fayl-Billot, en Haute-Marne, sa route lui a permis de rencontrer Pierre Eveillard, un vannier, qui va lui fabriquer un panier , en rotin, pour sa Vespa. Il n'oubliera pas non plus Hubert, dans son exploitation, sur les hauteurs de Nancy, "qui ne comprend pas qu'on puisse prendre l'avion, pour un week-end, à Saint-Pétersbourg".

Tout ce périple, Denis Perrette est fier de l'avoir effectué avec sa Vespa, un modèle récent, aux normes Euro 5. "J'ai consommé 2,5 litres, au cent kilomètres. J'ai un très bon bilan carbone", souligne-t-il.

Jamais en manque de projet

Si, à l'automne, Denis Perrette reprendra les routes du Grand Est, il n'en aura pour autant pas fini avec l'organisation d'escapades. Au printemps prochain, il communiquera sur un voyage qu'il entend faire, en 2022, à l'occasion de son soixantième anniversaire. L'itinéraire envisagé devrait le mener à Reims, Amsterdam, Munich, Milan, Turin, Monaco, Marseille, Saint-Etienne, Barcelone, Madrid, Porto, et pour finir Manchester et Liverpool, dont il est "fan absolu".

Les amateurs de football l'auront compris, il veut faire le tour des villes européennes, dont les clubs de football, ont été ou ont gagné la finale de la coupe des clubs champions. En franchissant le col de la Schlucht, dans les Vosges, Denis Perrette écoutait "Dark Side of the Moon" de Pink Floyd. Pendant son périple, il a également écouté la musique d'Easy Rider. Pour l'an prochain , sa bande musicale n'est pas encore arrêtée.

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