Près de 150 voyageurs devaient partir pour le Maroc ou le Portugal. Mais plus de la moitié d'entre-eux ont été obligés de passer la nuit de dimanche à lundi dans le hall de l'aéroport de Vatry dans la Marne. Certains ont dormi sur des lits pliants et des repas ont été servis tard dans la nuit.
"On a réservé des vacances à Fes, au Maroc et j'ai peur que tout soit annulé," Mélanie comme des dizaines de voyageurs est désabusée. Le vol de 19h45 est resté cloué au sol. Avec son bébé de 8 mois et son petit garçon de 8 ans, elle espère encore une solution : "Un vol depuis Charleroi en Belgique demain" ... Mais elle se souviendra longtemps de cette attente, "interminable", dans le hall de l'aérogare de Vatry. "On était sans solution et sans information, c'est très angoissant. D'autant qu'on a vu cet avion parti de Porto, il a essayé d'atterrir deux fois sur le tarmac de Vatry," raconte Mélanie, "mais le vent l'en a empêché. L'appareil a redécollé pour se poser à Francfort en Allemagne." L'avion en provenance de Fes a lui été dérouté vers Luxembourg.Ils étaient environ 150 dans le même cas que Mélanie. Tout le monde n'est pas resté sur place. Certains ont préféré repartir avec leurs voitures personnelles ou en co-voiturage, d'autres ont trouvé des hôtels. Mais beaucoup ont choisi de rester à l'aéroport. Dans le hall, des lits pliants ont fini par être installés. "Mais très tard," précise l'un des passagers. "Jusqu’à 3 heures du matin, nous n'avons eu ni eau ni nourriture, ni solution d’hébergement." Les naufragés ont pu enfin manger un plateau repas, ils ont dormi une bonne partie de la nuit à même le sol. "Les couvertures n'ont été distribuées qu'à 6 heures du matin parce que nous nous sommes plaints d'avoir froid à cause des courants d'air," ajoute Mélanie. "Les distributeurs de boissons se sont vidés rapidement et nous n'avions de toute façon pas de pièces. Le restaurant est fermé."On nous a dit que les passagers du vol de Porto ont hurlé quand l'avion a tenté de se poser à Vatry, avec le vent et les secousses. Ils ont eu la peur de leur vie.
- Mélanie
Des clients dans le flou
"C'est le chaos," s'exclame Abdelhak. Lui aussi devait partir au Maroc avec son épouse et ses trois enfants de 5, 14 et 16 ans. "On avait choisi cette solution à Vatry parce que cela ne me coutait que 400 euros pour toute la famille. Mais au final, je ne sais pas combien cela va me coûter, ni combien je serai indemnisé." Les indemnisations et les assurances, ce sont bien sûr les deux préoccupations de toutes les personnes encore bloquées dans la Marne. "Rynair ne communique pas," ajoute-t-il.Parti comme c'est parti, les vacances sont fichues ! Une semaine, ça passe vite. On n'aura pas le temps. On nous propose une solution à Francfort. Mais comment y aller ? Comment payer l'hôtel éventuel ? Et la location de voiture qu'on a réservé au Maroc, ce sera de notre poche.
- Chama Benalmaali, passagère en colère
Les naufragés de Vatry se serrent les coudes, tentent de trouver des interlocuteurs et de négocier. "Nous resterons tant que nous n'aurons pas eu de réponses précises," disent-ils. Beaucoup regrettent que la compagnie aérienne n'ait pas anticipé. "La tempête était prévisible. On a vu les alertes organge de Météo France," s'interroge Abdelhak, "on nous a jeté dans la gueule du loup. Moi je viens de la région parisienne, j'ai fait 130 kilomètres."
Une nuit éprouvante qui aura gâché le début des vacances de dizaines de voyageurs. Aucun avion ne décollera de Vatry ni aujourd’hui ni demain. Le prochain vol pour Fes est programmé dimanche prochain.