Le Cycle de l’Absurde, ce sont 14 jeunes artistes du Centre national des arts du cirque (Cnac) de Châlons-en-Champagne sous la conduite de Raphaëlle Boitel. Le résultat : un spectacle puissant et crépusculaire. Voici trois bonnes raisons de le (re)voir en replay.
Chaque cursus de trois ans, au Centre national des arts du cirque (Cnac) de Châlons-en-Champagne se conclut avec la création et la présentation du spectacle de fin d’études qui valident le diplôme. En 2020, le Cnac a confié la mise en scène à Raphaëlle Boitel, metteuse en scène, chorégraphe et directrice artistique de la compagnie L’Oublié(e). Trois raisons de (re)voir ce spectacle.
- Un défi pour la metteuse en scène
Faire ce spectacle de fin d’année a été un vrai défi, pour Raphaëlle Boitel, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle a été choisie par le CNAC et non pas les jeunes eux-mêmes pour mener ce projet. Même si Raphaëlle Boitel aime les grands groupes, les grandes formes, faire travailler un collectif, en respectant ses individualités, n’a pas été chose simple. Le tout, durant une année 2020 au contexte bien difficile pour le monde du spectacle. Le résultat est au rendez-vous, il s’agit de l’un des spectacles du Cnac les plus enthousiasmants de ces dernières années.
- Un spectacle qui mêle tous les arts du cirque
Tout le monde circassien est représenté en un seul spectacle. Ce n’est pas moins que 12 disciplines que nous retrouvons dedans. Au programme : acrodanse, trapèze, acrobatie, équilibre sur vélo, trapèze fixe, corde lisse, portés acrobatiques, fil, roue allemande, sangles, corde volante, jonglerie... Des compétences qui impressionnent toujours autant. Un régal pour les yeux.
- Un sujet de fond qui parle à tous
Quelle est notre raison d’être ? C’est la question existentielle à laquelle le Cycle de l'absurde fait référence. Un choix propre à la metteuse en scène, comme elle le confiait dans un entretien réalisé par Anne Quentin en septembre 2020 : "J'ai envie de parler d'une réalité qui peut interpeller tout le monde : on est dans un monde qui veut aller de plus en plus vite, on en perd l'essentiel, le fond et du coup, on construit une forme superficielle, un monde en toc. Le fond contre la forme."
Le spectacle réussit à parler des travers de l’homme et des hommes de travers... L’absurde des hommes, qui cherchent à connaître leur raison d’être, dans un monde dont la raison les dépasse.
Article initialement publié en août 2021.