La campagne d'hiver débute aux Restos du cœur d'Epernay

Les inscriptions pour la campagne d'hiver des Restos du cœur débutent un peu partout en Champagne-Ardenne. Reportage à Epernay, où près de 400 familles sont attendues.
 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les feuilles dorées et les températures chaudes pour la saison feraient presque oublier l'arrivée des mauvais jours. Ce 14 novembre à Epernay, l'heure est pourtant à l'hiver. Les Restos du cœur, ouvrent leur campagne hivernale, les familles s'amassent rue Henri Dunant (le local a changé d'emplacement il y a peu) pour s'inscrire.

Michaël attend patiemment avec son compagnon. Dans sa main droite, une petite pochette plastifiée protège les papiers nécessaires à son inscription. Sources de revenus, allocations... le Sparnacien explique : "Je ne vis qu'avec 300 euros par mois, et j'ai encore 105 euros de loyer à payer, malgré le fait qu'on se partage le loyer." Son copain vient de signer un CDI à mi-temps en tant qu'agent de propreté.

Parfois je fais plus de remplacements, donc plus d'heures, raconte-t-il. Je dépasse les taux d'attribution.

Deux bénévoles par famille reçue


Ils sont reçus ensemble par deux bénévoles. Un accueil collectif que Michel Piot, responsable du centre d'Epernay, a mis en place pour prendre du temps avec les bénéficiaires. "Ici, les gens ne viennent pas seulement chercher de la nourriture. Ils viennent pour avoir un peu de compagnie, du soutien", souligne l'exploitant agricole à la retraite.

En tout, ils seront 40 bénévoles à s'agiter cette semaine. Pour mieux organiser les inscriptions et éviter des files d'attentes trop longues, Michel Piot a préféré planifier des rendez-vous tous les quarts d'heure. "Surtout en hiver. Aujourd'hui ça va, il fait beau. Mais quand le froid arrive, c'est horrible de voir les gens attendre dehors."

Dans la salle aux murs blancs et néons blafards, c'est la bonne humeur et le café offert par la bénévole à l'accueil qui réchauffe l'atmosphère. Des enfants colorient un papier blanc dans le calme, et une dizaine de personnes patientent dans une petite salle d'attente improvisée. A chaque table, des sourires s'affichent sur les visages des bénéficiaires. Les bénévoles les accueillent avec le sourire et une voix douce, parfois quelques blagues.

L'hiver dernier, les Restos avaient accueilli 400 familles. Cet hiver, Michel Piot aimerait développer de nouvelles activités, comme des ateliers théâtre, mis en place depuis deux semaines, en plus de l'aide aux devoirs et de l'assistance sociale apportée aux familles les plus en difficulté.
 
Les Restos du coeur en manque de dons et de bénévoles
Toutes les antennes de Champagne-Ardenne des Restos du coeur affirment travailler en sous-effectif, même si le nombre bénévoles a tendance à être stable d’une année sur l’autre aux Restos du coeur. 

En Champagne-Ardenne, on compte 1.500 bénévoles pour 20.000 familles bénéficiaires. Par exemple, dans la Marne, 4 500 familles ont été accueilliesen 2017, pour seulement 450 bénévoles. Selon l'association, il en faudrait au moins 600 pour remplir à bien toutes les missions qui vont de la distribution de repas à l’accompagnement des bénéficiaires pour retrouver un emploi ou un logement.

Les "Restos" ont aussi besoin d'argent. Cette année, les dons sont nettement à la baisse, notamment à cause de la réforme de l’ISF décidée par Emmanuel Macron. Avant la réforme de l'ISF en 2018 [le passage de l'ISF à l'IFI (impôt sur la fortune immobilière), ndlr], les grosses fortunes bénéficiaient d’avantages fiscaux en faisant un don. Ce système incitatif a disparu l’année dernière. Conséquence : presque tous les départements, les restos du cœur sont en déficit.

Par exemple dans la Marne, les Restos ont récolté 108.000 euros en 2017 contre 128.000 en 2016, soit 20.000 euros de moins. L’antenne affiche un déficit de 9000 euros sur l’exercice 2017-2018. Même constat en Haute-Marne, qui a enregistré une baisse des dons de 24 000 euros en 2017.

Contactés par téléphone, tous les présidents d’antenne sont assez inquiets concernant la nouvelle campagne qui débute depuis le milieu du mois.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information