Une caravane pliante comme musée ?
"Nous avions essuyé des échecs pour trouver un local associatif permettant de créer notre mini-musée de la radio de communication. Tous étaient complets et ne permettaient pas une installation définitive. Donc j’ai imaginé acheter une caravane pliante rigide avec les autres bénévoles. Nous la meublerions et nous pourrions ainsi soit la laisser à Magenta, soit faire le tour du département avec," explique Jimmy Peter.Ils sont six bénévoles amateurs de radio de communication à vouloir s’impliquer dans la création de ce musée : "Pour laisser une trace de ce qui se faisait dans le passé aux générations actuelles et futures". Tous les bénévoles sont en situation de handicap et vivent des aides financières. Selon eux, ils manquent de budget pour récolter les fonds nécessaires à l’achat de la caravane. "Nous espérons pouvoir compter sur la générosité des gens pour réussir à créer ce petit musée. Il y en a peu dans toute la France," confie le porteur du projet.
Chiner des pièces d’exception
Ce mardi 14 juillet 2020, ils chinent pour trouver de nouvelles pièces à rajouter à leur collection et exposer, du moins ils l’espèrent : "Actuellement, nous avons une centaine de pièces à présenter en exposition. Nous nous concentrons essentiellement sur la radio de communication et la citizen-band (CB) en anglais longtemps utilisée par les routiers. Ce qui nous intéresse avant tout, ce sont les ondes libres qui servaient énormément dans les années 80-90, notamment à la station spatiale internationale lors des décollages dont nous pouvons écouter les bandes."
Cette radio de taxi a été modifiée pour recevoir les communications de la station spatiale internationale.
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© Jimmy Peter
Avant de rajouter : "Nous trouvons de très belles pièces en brocante, et nous avons la chance de recevoir des donations d’héritiers qui ne jettent pas systématiquement le matériel retrouvé chez les proches qu’ils ont perdus. Nous luttons au maximum contre la destruction de ces appareils devenus rares."
Tellement rares, que certains vendeurs essayent d’en profiter : "Sur certains sites de ventes entre particuliers, on retrouve des pièces à plus de 150€ alors qu'habituellement on les retrouve à une vingtaine d’euros en brocante. Autant dire que nous fuyons ces sites !"
Cette passion reste assez confidentielle avec seulement 3.000 amateurs de radio de communication au niveau national. Les budgets de la plupart d’entre eux sont limités. Raison pour laquelle les bénévoles marnais lancent une cagnotte pour espérer récolter les fonds nécessaires à la création de ce musée itinérant.

Ce poste est un Stalker XV difficilement trouvable d'après Jimmy Peter, actuellement en cours de restauration.
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© Jimmy Peter
"Pour nous il est primordial que les générations futures connaissent les moyens de communication passés et leur fonctionnement à l’ère de l’hyper-communication. Nous allons d’ailleurs dès la rentrée travailler avec les écoles en accueil périscolaire pour initier les enfants à la radio de communication et à son fonctionnement bien particulier sur les ondes libres," confie le porteur de projet.
D’après Jimmy Peter, beaucoup de matériel est jeté chaque année en déchèterie, l’association lance donc un appel aux particuliers qui possèderaient ce type de matériel. Elle peut même envisager des rachats à tarif raisonnable de certaines pièces.