Charlotte Renois a remporté dans sa catégorie d'âge le championnat du monde d'aquathlon, épreuve qui rassemble course à pied et natation, le 23 août en Australie. Celle qui habite Épernay, dans la Marne, s'est confiée à nous à son retour en France.
"Je ne m'y attendais pas du tout." Tout juste de retour d'Australie, où elle a disputé les championnats du monde d'aquathlon le 23 août dernier, Charlotte Renois a encore du mal à réaliser. Celle qui est directrice d'école à Épernay dans la Marne a remporté la course dans la catégorie 40-44 ans.
L'aquathlon est un triathlon à qui on a supprimé la partie course cycliste. Il ne reste donc que de la nage en eau libre et de la course à pied. "Habituellement, on fait 1 kilomètre de natation en eau libre et ensuite 5 km de course à pied. Là c'était sous le format 2,5 km de course à pied, ensuite 1 km de natation dans la mer, et le retour en course sur 2,5 km. Habituellement, on doit se changer qu'une fois. Là, il y avait deux transitions. Et c'est un exercice auquel les Européens ne sont pas trop habitués."
Un format inédit pour la sportive, membre de la Team Heubi, mais qui lui a finalement souri. Avec un temps de 37 minutes et 17 secondes, la Marnaise a terminé avec 29 secondes d'avance sur la deuxième de sa catégorie, une Australienne. "Je n'avais pas d'automatisme, mais je ne sais pas ce qui s'est passé ce jour-là, j'ai tout fait plus vite que d'habitude. J'ai couru plus vite, j'ai nagé plus vite."
Pour une fois, il y avait tous les ingrédients. J'ai fait une bonne natation, une très bonne course à pied. Et je n'ai pas perdu de temps dans les transitions.
Charlotte Renois
"J'ai vite vu que je pouvais aller plus vite"
Elle était la plus âgée de sa catégorie, mais cela ne l'a pas empêchée de performer, avec le maillot de l'équipe de France sur le dos. "Sur la première partie de course à pied, j'étais derrière un groupe d'Australiennes et j'ai vite vu que je pouvais aller plus vite, donc je les ai doublées. Je me suis fait rattraper par une Britannique, qui m'a mis une dizaine de secondes. Mais je n'étais pas essoufflée, je voyais bien que je n'étais pas entamée physiquement, donc ça m'a mise en confiance."
"En natation, je me suis fait remonter par les Australiennes, mais la Britannique a été moins forte. Et sur la deuxième partie de la course à pied, sachant que j'étais plus forte sur la première partie sans me mettre dans le rouge, je me suis qu'il fallait que je les rattrape et que je fasse la différence."
"C'est la première fois que je m'alignais depuis des mois sur une compétition sans douleur." Le tout grâce à des séances de kiné salvatrices. Sa réussite doit aussi sûrement à la sérénité qu'elle a ressentie, elle qui dit avoir parfois du mal à se faire confiance.
"Le voyage d'une vie"
Les championnats du monde de triathlon, avec donc des épreuves d'aquathlon, avaient lieu à Townsville, au nord-est de l'Australie. Le voyage, comme l'hébergement et les frais d'inscription à la compétition étaient à sa charge. "J'ai longtemps hésité parce que c'est quand même un bon budget. Je me suis dit que ce serait le voyage d'une vie, sans savoir que ça allait être peut-être la course de ma vie aussi."
Charlotte Renois a profité d'être au bout du monde pour passer une partie de ses vacances dans le pays. Car dès la compétition terminée, il était temps de regagner la France, vaincre le décalage horaire. Dans quelques jours, il faudra accueillir les élèves pour la rentrée scolaire dans l'école dont elle est directrice.