Prix de l'énergie : l'inquiétude d'un boulanger malgré les annonces du gouvernement

Avec l'augmentation des prix de l'énergie, les boulangers s'inquiètent pour leur survie. Le gouvernement a fait plusieurs annonces, mais elles ne sont pas suffisantes aux yeux de Grégory Piraux, boulanger à Épernay.

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Après l'augmentation du prix des matières premières, c'est au tour des tarifs de l'électricité de jouer des tours aux boulangers. Grégory Piraux est maître artisan boulanger à Épernay dans la Marne. Au 1er janvier 2023, le prix de l'électricité prévu dans son contrat a grimpé en flèche.

"J'ai fêté le 31 dans mon fournil. Je faisais des galettes. J'ai fini à 0h44. Je me suis dit 'tiens, je paye mon énergie quatre fois plus cher'", raconte-t-il.  Le nouveau contrat proposé par son fournisseur prévoit un tarif en heures pleines de 57 centimes par kilowattheure, contre 13 centimes jusqu'ici. 

Le boulanger, qui était l'invité de France 3 Champagne-Ardenne le 15 décembre dernier pour débattre avec la ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, estime que les aides annoncées depuis ne sont pas adaptées à son entreprise qui compte 14 salariés.

"Comment on va faire ?"

"On a déjà les matières premières qui nous ont plombé notre trésorerie, précise-t-il. On a aussi suivi l'inflation donc nos salariés ont pris 8 % d'augmentation sur leur salaire. La farine : 40 %, les œufs ont doublé, le sucre a doublé. Donc on est déjà dans le dur avant l'augmentation électrique. Comment on va faire l'année prochaine ?"

La Première ministre a proposé le report des impôts et des cotisations sociales. "Mais tôt ou tard, il faudra le payer. Donc si on se met dans la difficulté avec l'augmentation de l'énergie, nos trésoreries seront plombées et on aura du mal à le payer", pointe le professionnel.

Le ministre de l'Économie a annoncé ce 3 janvier que les artisans pourraient renégocier des contrats plus avantageux avec leur fournisseur d'énergie. Le compte n'y est pas pour Grégory Piraux. "J'ai entendu dire qu'on aurait des heures super creuses. Mais ce serait de minuit à 6h du matin. Une boulangerie ne vit plus de minuit à 6h du matin comme à l'époque de mon grand-père où il se levait à 10h du soir et finissait à 5h du matin. Il cuisait le pain pour la journée, s'il en restait il le mettait au congélateur. Ça ne se fait plus. Nous, on cuit toute la journée."

Le boulanger a suspendu ses prélèvements auprès d'EDF car il ne pourra pas faire face à l'augmentation de l'électricité. Il souhaiterait pouvoir bénéficier du bouclier réservé aux particuliers et aux plus petites entreprises, soit une hausse limitée à 15 %.

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