Nous sommes à Binarville dans la Marne, au cœur de la foret d’Argonne.
Le théâtre en octobre 1918 d’un épisode mythique de l’armée américaine : l’histoire du "bataillon perdu"
Le 2 octobre 1918, 554 soldats américains du 308ème régiment d’infanterie pénètrent ici, dans le ravin de Charlevaux.
Après avoir enfoncé la première ligne allemande, ils s’avancent sur un kilomètre en territoire ennemi mais les autres unités censées les appuyer, elles, sont repoussées par les Allemands. Isolés, cernés de toutes parts, et ne pouvant plus communiquer avec l’arrière que grâce à des pigeons voyageurs, ces 700 soldats décident alors de s’enterrer sur place pour tenir coûte que coûte leurs positions.
Source archives :
Pathé Gaumont
- "History and rhymes of the lost battalion", Buck Private Mac Collum
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©France 3
Mortiers, mitrailleuse et lance-flammes…Les Allemands commencent immédiatement à pilonner ces soldats pour qui la situation se détériore rapidement. La nourriture, les médicaments et l’eau commencent à manquer.
Comble de malchance, l’artillerie américaine, en plein tir de barrage, se trompe dans ses coordonnées et finit par bombarder ses propres soldats. Les morts sont enterrés sur place par leurs camarades.
Un enfer que va abondamment relater la presse américaine en surnommant ce bataillon héroïque le « bataillon perdu », car sans espoir de survie.
Au bout de 4 jours, les Allemands proposent une reddition au bataillon qui refuse.
Finalement, les renforts US parviennent in extremis à rejoindre et secourir leurs camarades. Mais les pertes sont terribles : 65 % du bataillon est décimé.