Après l’incendie de l’église du petit village de Drosnay dans la Marne ce vendredi 7 juillet, des habitants se mobilisent pour sa reconstruction. Ils ont lancé une cagnotte pour financer les travaux et voir renaître de ses cendres ce patrimoine inestimable.
L’opération sauvetage est lancée. Et les membres de l’association de sauvegarde de l’Eglise ont désormais une mission à laquelle ils ne s’attendaient pas. Vendredi 7 juillet, le joyau du village a disparu, ravagé par les flammes en moins d’une heure, alors ils ont décidé de la reconstruire. C’est donc une tâche colossale qui attend les habitants, un de ces projets un peu fou dont on se surprend à rêver qu’il verra le jour. Les décombres n’ont pas encore été déblayés mais déjà la cagnotte est en ligne.
"On veut la reconstruire à l'identique" espère Catherine Reibre Polus, secrétaire de l'association de sauvegarde de l'église de Drosnay et à l'origine de la cagnotte en ligne. Cette institutrice à la retraite s'est pris d'amour pour l'église de son village : "Elle est unique au monde ! Des églises commes celles-ci, il faut aller jusqu'en Pologne pour en voir de similaires" détaille-t-elle. Pour l'association, la reconstruction à l'identique serait un argument de taille pour inciter les visiteurs à venir redécouvrir le village. Reconstruire une église moderne, impensable pour Catherine Reibre Polus : "On veut bien aller visiter la grotte de Lascaux qui n'est pas la vraie, alors pourquoi pas l'église de Drosnay ?" s'amuse la Dronayate. "J'ai même l'intention de faire un dossier pour Stéphane Bern" ajoute la secrétaire d'association pour qui le soutien de la fondation du patrimoine ne serait pas de trop.
Un peu plus de 300 euros pour le moment ont été récoltés (matinée du 11 juillet) mais c’est bien sûr loin d’être suffisant pour financer un projet d'une telle ampleur. "Je suis incapable de chiffrer la somme dont nous avons besoin" nous explique Anne-Marie Vermeulen, la présidente de l’association de sauvegarde de l’église de Drosnay. "J’aimerais bien la revoir telle qu’elle était. C’est un rêve et ce serait merveilleux de la retrouver" explique cette habitante.
Un patrimoine inestimable
Classée monument historique depuis 1982, l’ancienne église de Drosnay renfermait des trésors du 16ème siècle. Tout cela est parti en fumée dans un incendie dont on ne sait encore expliquer la cause. "Il y avait notamment un vitrail du début du 16ème siècle" détaille la présidente d’association. L’arbre de Jessé retraçait la généalogie du Christ. Il avait été réalisé par les maîtres verriers troyens. Il datait de la construction de l’église. « C’était la pièce la plus remarquable de l’église » abonde l’habitante.
Je ne l'imagine pas autrement que comme elle était avant
Anne-Marie Vermeulen, présidente de l'association de sauvegarde de l'église de Drosnay
Un des autres trésors de l'église de Drosnay : son retable du 16ème siècle . "Il avait été rénové au début des années 2000 et on a découvert, au moment de sa rénovation, la date de 1662. Il était très beau" se souvient la Dronayate.
En moins d'une heure, l'église du village a entièrement disparu. Il n'en reste désormais que l'entrée. Dans l'incendie, plusieurs tombes ont également été endommagées. Avant de reconstruire, il va d'abord falloir déblayer les décombres et procéder à des fouilles archéologiques.
L'église de Drosnay servait encore aujourd'hui aux mariages, aux enterrements et l'association de sauvegarde avait prévu d'y organiser un concert dans les prochains jours. Elle faisait partie intégrante du circuit des églises à pans de bois du pays du Der et il n'était pas rare d'y croiser des touristes. "Je ne l'imagine pas autrement que comme elle était avant car le circuit des églises à pans de bois serait coupé" s'attriste Anne-Marie Vermeulen. Désormais, l'heure est au projet de reconstruction et le chemin est encore long pour espérer voir un jour la bâtisse renaître de ses cendres. "Pour participer au chantier, il existe donc la cagnotte, mais il est aussi possible de faire un don auprès de l'association" tient à préciser sa présidente.