Il œuvre comme volontaire dans l'organisation des matches de water-polo aux JO de Paris. Patrice Colson, originaire d'Épernay dans la Marne, n'avait pas imaginé en s'engageant qu'il finirait par plonger dans le bassin olympique. Et pas qu'une fois !
C'est devenu un rituel, mais ce n'était pas écrit ainsi sur son papier d'engagement. Pourtant, Patrice Colson, 69 ans, passionné de natation et ancien joueur de water-polo, l'a fait : plonger dans le bassin olympique pendant les JO de Paris.
Ce volontaire a trouvé sa place dans la section "équipement des matches" de water-polo. "Je suis le papy de l'équipe, et ils sont tous adorables avec moi", s'amuse-t-il au téléphone. Les autres sont plus jeunes et égyptien, colombien ou encore chypriote. Et ils sont responsables de la bonne tenue des matches côté techniques : "On vérifie la pression des balles sous contrôle des arbitres, on surveille la table d'arbitrage, on apporte de l'eau, et tout cela en restant invisibles. On doit à tout prix éviter le champ des caméras !"
Lors des mi-temps, ce groupe de volontaires déplace aussi les affaires des équipes d'un côté à l'autre du bassin. "On déménage en 2 minutes chrono leurs armoires avec leurs sandales, leurs serviettes. On s'assure que les chaises sont bien sèches. Nous sommes les seuls à avoir le droit de toucher à leurs accessoires."
À ces tâches s'ajoute la nécessité de transformer chaque soir la taille du "terrain de jeu" des poloïstes. Car les femmes et les hommes ne jouent pas dans la même surface. "C'est plus petit pour les femmes", nous explique Patrice Colson, "et ça alterne un jour sur deux." Alors, il faut bien que quelqu’un se jette à l'eau pour déplacer les lignes. Vous le voyez venir ?
Dans ma vie, j'ai beaucoup joué au water-polo, mais nager dans la piscine olympique pendant les JO, je n'y aurais jamais cru !
Patrice Colson, volontaire aux JO
Normalement, cette responsabilité incombe au chef de l'équipement des matches. Un seul homme à l'eau. Et c'est là que Patrice a eu cette idée géniale (et quelque peu intéressée) : proposer une rotation des membres de l'équipe sur cet exercice aquatique. "Pour que chacun puisse aller dans l'eau à tour de rôle et repartir avec sa photo."
Bingo ! Non seulement l'événement a eu lieu. Mais en plus, il se répète désormais régulièrement. "Dans ma vie, j'ai beaucoup joué au water-polo, mais nager dans la piscine olympique pendant les JO, je n'y aurais jamais cru !", s'exclame Patrice Colson. Une belle récompense pour ces "volontaires" qui sont aussi tous bénévoles.
Madame Biden et Flavor Flav
Notre sparnassien a la chance de côtoyer de très près de grands athlètes. "Ils sont taillés comme des mannequins ! Et vous verriez la taille de leurs sandales, c'est incroyable !" Sans parler des personnalités qui viennent encourager leurs équipes nationales : Madame Biden, le roi et la reine des Pays-Bas, et des stars aussi, comme le rappeur américain Flavor Flav, en toute simplicité au bord du bassin.
"C'est le sport qui prédomine ici, pas la condition sociale ou la célébrité", raconte le volontaire. "Si le monde était olympique, il serait beau. Et la vie plus belle." Comme une parenthèse dans la destinée de Patrice Colson qui continuera son engagement pour le sport jusqu'à la finale de water-polo le 11 août puis pendant les jeux paralympiques.
"Je serai dans le protocole de remise des médailles ou bien en zone dite "mixte", celle où les athlètes rencontrent les journalistes. Là où se trouve Nelson Monfort !", s'amuse celui qui œuvre parmi les 220 volontaires affectés au bassin olympique pour le water-polo, la natation synchronisée et le plongeon. Des hommes et des femmes de l'ombre que vous n'aurez pas l'occasion de voir à la télévision, mais qui veillent au bon déroulement des Jeux olympiques 2024.
