Un semi-marathon à la nage, dans une eau à 12 degrés à peine. Un défi que Yacov Claudé, Marnais, a décidé de se lancer, en soutien à tous ceux qui luttent contre le Covid, les soignants comme les soignés.
Un semi-marathon à la nage, comme une métaphore de l’épidémie. “C’est très long ce que l’on traverse actuellement. Il faut de l’endurance, de la résilience, de la persévérance. Et c’est exactement ce que je vais vivre dans cette course contre moi-même.”
Yacov Claudé a décidé de se lancer seul ce défi. 21 kilomètres, à la nage, entre Saron-sur-Aube et Pont-sur-Seine. “L’eau est à 12 degrés maximum. Et il y a un passage après Conflans-sur-Seine et l’arrivée à Pont-sur-Seine où il n'y a aucune route autour, deux heures de nage au milieu de nulle part. C’est un autre monde.”
Pas de quoi effrayer ce sportif qui se fixe quatre heures pour boucler le parcours ce samedi 1er Mai. Il y a quelques années, il a déjà réalisé une nage de ce type au profit de l’association humanitaire pour laquelle il travaille. Aujourd’hui, encore, sa motivation repose sur la solidarité. Il la puise dans le sens qu’il attache à ce défi.
“Je dédie cette nage à toutes celles et tous ceux qui luttent contre l’épidémie, les soignants et les victimes du virus. Tous doivent faire preuve de beaucoup de courage dans cette épreuve.”
L’idée de cette nage lui est venue il y a quelques mois. En novembre 2019, sa mère est hospitalisée après un accident. Commence alors un long parcours de soins, au contact des soignants. “En accompagnant ma mère, j’ai trouvé des êtres merveilleux qui tiennent le pays à bout de bras. J’ai vu toute cette tension, le dévouement extraordinaire des personnels de santé. C’est pour eux aujourd’hui que je prends le départ.”
“Sans tout cet entraînement, je n’aurais pas géré le Covid de la même façon”
Cette aventure, c’est aussi un moyen pour Yacov Claudé de mettre en lumière l’importance du sport pour la santé. Son premier vélo, le Marnais l'a eu à 10 ans et depuis, il n'a jamais cessé de pédaler. Aujourd'hui, en plus du cyclisme, il pratique la course à pied et la natation : régulièrement, il s’entraîne sur le mode du triathlon. “Pour moi, prendre soin de son corps est essentiel. N’oublions pas que c’est lui qui nous porte chaque jour. Il faut donc lui donner toutes les chances de pouvoir continuer.”
Le sport comme un mode de vie, comme une arme aussi. Celle qui l’a aidé à combattre le Covid lorsqu’il l’a contracté en mars 2020. “Je m’en suis remis mais c’était violent. J’ai eu des moments difficiles, je dormais 18 heures par jour. Je suis convaincu que si je n’avais pas eu tout cet entraînement, je n’aurais pas géré les choses de la même façon”.
Un souvenir qui est à l'image de sa vision du sport. Pour lui, c'est une aide précieuse pour affronter les difficultés de la vie : “À l’entraînement nécessaire pour des nages de longue durée se mêle le besoin de se ressourcer, pour garder l’esprit léger, fort, quoiqu’il advienne.” Une philosophie qui l'accompagne dans chaque nouvelle épreuve, chaque nouveau défi.