La météo pluvieuse de ces derniers jours fait réapparaître la menace du mildiou et de l'oïdium dans les vignes. Les viticulteurs mettent en place des solutions pour éviter les dégâts sur leurs parcelles.
C'est une crainte qui revient à chaque épisode pluvieux. Le mildiou, ce champignon qui s'attaque aux vignes, se développe dans des milieux humides et avec des températures comprises entre 17 °C et 20 °C. Avec les pluies abondantes de ces derniers jours, les conditions sont idéales pour l'apparition de cette "rouille de vigne".
Mais à un peu plus d'un mois des vendanges, le fruit est déjà bien avancé. "À partir de juillet, les grappes sont plus solides", affirme Pascal Doquet, viticulteur à Blancs-Coteaux (Marne), et ancien président de l'Association des champagnes biologiques. "Ce qu'il faut, c'est protéger les vieilles feuilles, car ce sont elles qui vont faire la maturité, le sucre, et enlever les jeunes feuilles car ce sont elles qui vont être plus sensibles avec le rognage", c'est-à-dire la coupe de l'extrémité des rameaux.
Pour éviter l'apparition du mildiou, le viticulteur applique sur ses huit hectares un traitement préventif naturel. "On traite avec du soufre, et d'autres produits qui vont aider à sécher, comme du bicarbonate de potassium", ou des "huiles essentielles d'orange". Un traitement de "prévention" qui ne permet pas de sauver les feuilles atteintes, mais "d'empêcher le champignon de s'étendre".
L'oïdium, l'autre inquiétude
Le mildiou n'est pas la seule préoccupation des viticulteurs. L'oïdium, un autre ravageur, menace lui aussi de se développer. Alors Ludovic Durdon, viticulteur en biodynamie à Vincelles (Marne), traite lui aussi ses vignes : "Mes équipes sont en train d'appliquer un traitement préventif à base de soufre."
Là aussi, il s'agit d'éviter la prolifération de la maladie. "Si trois ou quatre grains de raisin ont de l'oïdium, il ne faut pas que les autres grappes soient contaminées", affirme-t-il. "Ça va un petit peu brûler l’oïdium déjà présent, mais ça va surtout protéger le reste." Une protection indispensable pour les viticulteurs qui veulent à tout prix éviter le fiasco de l'année 2021 où une grande partie des récoltes avait été perdue en raison de ces maladies.
Reste une crainte : un anticyclone après le 10 août, qui pourrait entraîner de fortes perturbations. "On craint les orages et la grêle qui peuvent amener des pourritures", conclut Ludovic Durdon.