Qu’ils soient croyants ou non, nombreux sont ceux qui réservent un hébergement au monastère des Bénédictines de Saint-Thierry, à quelques kilomètres de Reims (Marne). Les tarifs sont attractifs et le silence garanti.
À la porte du monastère de Saint-Thierry, c’est Sœur Marthe qui vient accueillir les hôtes. Elle affiche un sourire et un regard lumineux. À petits pas, pleine d’énergie, elle les guide jusqu’à leur chambre. Un petit lavabo, une table, un lit ou deux meublent le lieu. Les douches et les toilettes sont à l’étage.
"On avait un grand lit la dernière fois qu’on est venu", dit François Gougis, un hôte venu avec son épouse. "Du coup, on avait amené des draps qui ne conviendront pas pour des lits jumeaux". "Pas de problème, je vais vous apporter ce qu’il faut", répond Sœur Marthe. Cela fera un petit supplément, mais venir dormir au monastère de Saint-Thierry ne coûte pas très cher. Les hôtes doivent s’acquitter de 40 à 50 € par jour, repas compris. Mais les prix compétitifs ne constituent pas le seul attrait pour l’hébergement. On y vient s’y ressourcer.
Silence garanti
Pas besoin d’être croyant pour séjourner dans ces lieux installés au cœur du village de Saint-Thierry, dans un parc immense. Les Bénédictines qui y sont installées, proposent à chacun de choisir s’il veut participer ou non à la vie quotidienne du monastère. Idem pour les offices, les hôtes n’y assistent que s’ils le désirent. Les religieuses n’imposent rien. La vie dans ces lieux se déroule sur fond d’échanges, de partage.
C'est pour moi un lieu de ressourcement. Pour mes filles, c'est aussi l'occasion de voir un univers où on se pose, de découvrir une communauté chrétienne qui vit dans la fraternité.
Blandine Kehr, hôte du monastère.
Ceux qui le souhaitent peuvent participer aux activités quotidiennes des Bénédictines. C’est le cas pour Blandine Kehr venue d’Alsace avec ses deux filles, Elodie et Ludivine. Elles séjournent régulièrement ici. C’est l’occasion pour elles trois de voir Anne-Laure, leur sœur et tante qui a intégré la communauté. "C’est pour moi un lieu de ressourcement", déclare Blandine Kehr. "Pour mes filles, c’est aussi l’occasion de voir un univers où on se pose, de découvrir une communauté chrétienne qui vit dans la fraternité", poursuit-elle.
Cela nous permet de ne pas être déconnectées avec ce que vivent les gens.
Soeur Zaccharie, Bénédictine.
Hélène Rozet vient du département voisin de l’Aisne. Elle, également, apprécie de pouvoir aider les religieuses dans des activités quotidiennes. "C’est important de faire quelque chose de ses mains et d’être en silence", souligne-t-elle.
L’ouverture au monde
Dans le grand parc, dans le jardin potager, on peut croiser un couple de jeunes parisiens. Eux aussi viennent se ressourcer, trouver la paix. En route pour Rome, des pèlerins font régulièrement une halte pour une nuit. "L’un d’eux, séduit par les lieux a demandé à rester un ou deux jours de plus", indique Sœur Marthe.
Tous ces visiteurs sont un enrichissement pour les religieuses. "C’est un lien avec le monde, avec ceux qui viennent à nous", explique Sœur Zaccharie. "Cela nous permet de ne pas être déconnectées avec ce que vivent les gens", raconte cette ancienne soignante qui a rejoint la communauté des Bénédictines.
Le succès des lieux se confirme d’année en année. C’est en ligne ou par téléphone que l’on peut réserver une chambre. Il n’y en a que 22. Le mois d’août est plein. Pour les mois à venir, il faut faire vite pour espérer trouver une place dans ce lieu propice à la méditation. Les week-ends sont presque tous complets jusqu’en octobre 2024. Comme celui-là, les lieux éloignés des bruits et de l’agitation des villes ont du succès.