Séjours insolites en France : tiny houses, bulles, tentes attirent de plus en plus pour déconnecter

Se mettre au vert dans une bulle, reprendre pied dans une cabane perchée... En quelques années, les logements insolites se sont multipliés en France. Les offres sont un peu plus nombreuses chaque jour et répondent à toutes formes d'envie. Pour les hébergeurs, ouvrir une telle structure est parfois aussi le point de départ d'une nouvelle vie.

Tiny house, bulle, tente, tonneau ou encore bus aménagé… Le plus souvent au milieu de nos campagnes, loin des lumières de la ville, les hébergements dits « insolites » séduisent de plus en plus une clientèle en quête de séjours originaux. En France, les plateformes de réservations (Airbnb, Expedia, Booking, etc.) regorgent d’offres de tous types, certaines se sont même spécialisées comme Abracadaroom. A la date du 13 avril, ce site internet recense pas moins de 1 879 hébergements dans 648 domaines sur le territoire national.

Le département de l’Aube n’échappe pas à la mode et propose lui aussi quelques curiosités. Ici, on peut dormir sous un tipi ou dans une cabane au bord de l’eau, se prélasser dans une roulotte ou même se mettre au vert dans un zome. Christophe Lemaire a ouvert « la Réserve de l’Aube » en 2021. La crise sanitaire, ses confinements, puis un licenciement économique ont convaincu cet ancien salarié du Crédit Immobilier de France de franchir le pas et de changer de vie.

Un peu plus près des étoiles

Chaque année, Montpellier accueille le SETT, le salon professionnel des équipements de l’hôtellerie de plein air, dans lequel un espace est réservé aux logements insolites. « Ça a été un coup de coeur », se souvient Christophe Lemaire, « j’ai flashé dessus ». Au détour d’une des allées, il tombe sur une construction d’origine serbe, appelée zome. « J'ai été séduit par sa géométrie, son design, et il y a un côté ésotérique parce que le logement est construit sous le nombre d'or, avec la proportion parfaite. C'est un rassemblement d'énergies et de bonnes énergies », explique l’heureux propriétaire installé à Villenauxe-la-Grande. « J'ai de la chance avec ces logements car il y en a 6 en France, dont 3 chez moi. Le constructeur a arrêté de les fabriquer parce que ce n'était pas rentable au regard du temps passé pour le montage. »

De l’autre côté du département, près du lac du Der, Didier et Sandrine Ruffieux ont fait un autre choix. Alors que madame est toujours engagée avec la fonction publique, monsieur a quitté l'agence bancaire, qui nourrissait son quotidien à Bar-le-Duc (Meuse), pour ouvrir en juillet 2022 « l’Aube des sens ». On peut y passer une nuit à la belle étoile… ou presque. Les dômes en toile et PVC Cristal offrent une large ouverture sur la campagne environnante. En levant les yeux, c’est l’immensité du ciel qui s’offre aux bienheureux confortablement installés au fond du lit. « Il y a très peu de Robinson Crusoe », sourit Didier, « Les gens veulent dormir dans une bulle, un dôme, voir les étoiles, mais pouvoir prendre une douche, avoir des vrais toilettes ».

Courts séjours et déconnection

Pour définir le type de logement qui seraient installés sur son terrain, le couple avait lancé un questionnaire sur Facebook. Cinq cents réponses plus tard, ils ont pu arrêter leur choix et s’orienter vers des bulles fabriquées près de Sélestat, dans le Bas-Rhin. A Bailly-le-Franc, les visiteurs sont des familles, des actifs qui ont besoin de déconnecter, parfois des touristes étrangers, Anglais, Allemands, Belges… C’est une étape sur la route des retours, « une parenthèse de bien-être ». « Les plus beaux avis, c'est quand les gens nous disent que c'est calme et qu'ils n'ont pas envie de retourner en région parisienne », dit Didier Ruffieux.

Même son de cloche à Villenauxe-la-Grande où Christophe Lemaire met « un point d'honneur à être là » quand ses clients arrivent ou repartent. Situé à 1h15 de Paris, il attire beaucoup de couples pour des week-end en amoureux. Ici, les enfants ne sont pas admis. Un parti pris assumé pour se démarquer dans un marché de plus en plus concurrentiel. Mais ne dit-on pas que tous les goûts sont dans la nature...