Le collectif des boulangers en danger parti d’Epernay (Marne) voit sa pétition lancée auprès des clients grossir chaque jour. Le lundi 20 mars, ils seront une douzaine à se rendre à Bercy pour la déposer. Ils espèrent être reçus au ministère de l'économie.
Bruno Lemaire, ministre de l’économie, ou Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme recevront-ils les boulangers marnais ? Ceux-ci le souhaitent. Ils ont besoin de se faire entendre.
"Nous n’organisons pas de manifestation", déclare Grégory Piraux, boulanger à Epernay (Marne), et ancien président de la fédération de la boulangerie de la Marne. "Nous voulons être entendus. Les clients nous soutiennent. Leurs signatures nous arrivent chaque jour. On devrait atteindre les 10 000. C’est à peu près 500 par boulangerie".
Des boulangers d’Epernay, de Mareuil-sur-Ay, de Fismes, Bourgogne, Dormans, mais aussi d’Harfleur ou de Château-Thierry participent à cette opération. Ils seront une douzaine à se déplacer au ministère de l’économie pour y déposer les pétitions.
Le prix de l'énergie en cause
"On a décidé d’aller au bout de la démarche", indique Grégory Piraux. Avant de se rendre à Bercy, les boulangers passeront par leur confédération. Le boulanger d’Epernay ne cache pas sa déception. "Si toute la profession avait suivi, en extrapolant aux 33 000 boulangeries de France, potentiellement on aurait recueilli 16 500 000 signatures. On aurait eu plus de poids".
Après le Covid, la hausse des matières premières, les boulangers sont confrontés à la hausse du coût de l’énergie. Certains ont eu recours à un courtier pour négocier de nouveaux tarifs d’électricité. "Leurs prix seront garantis à partir de 2024-2025", explique Grégory Piraux. "C’est dommage, car ça peut se débloquer pour tout le monde".
Les clients nous soutiennent. Leurs signatures nous arrivent chaque jour. On devrait atteindre les 10 000.
Grégory Piraux,boulanger à Epernay
Le boulanger sparnacien a lui choisi de rester chez EDF. Il a souscrit un nouveau contrat, le contrat Matina, mais il a constaté que les tarifs n’étaient pas les mêmes pour tout le monde. "Même EDF n’est pas clair au niveau des tarifs", regrette-t-il. C’est une des questions qui sera évoquée au ministère. Le collectif souhaite que l'Etat reprenne en main les tarifs de l'énergie. Ils souhaitent un plafonnement à 15% comme pour les particuliers.
De nombreux professionnels n’y arrivent plus. Ces derniers mois, plusieurs boulangeries ont baissé le rideau. Grégory Piraux n’en est pas là. Il a tout de même du se résoudre à augmenter sa baguette de 5 centimes, à trois reprises l’an dernier. Le soutien des clients le réconforte, mais il est bien conscient des limites à ne pas dépasser. Avec la crise du pouvoir d’achat, il constate que la consommation ralentit.