INSOLITE. Quand le chocolat devient énergie : des religieuses lancent une campagne pour financer des panneaux solaires

Vendre du chocolat pour pouvoir payer de l'électricité. C'est le pari fou des sœurs de l'abbaye du Val d'Igny, à Arcis-le-Ponsard. Elles projettent de vendre 250 kg de chocolat pour financer des panneaux photovoltaïques à poser sur la toiture de l'abbaye, d'ici au 19 novembre.

Il y avait le chocolat pour sauver l'Ukraine, celui qui permet d'embarquer dans le monde de Mario Bros, ce célèbre personnage de jeux vidéo. Connaissez-vous en revanche les 250 kg de chocolats qui peuvent aider à implanter des panneaux photovoltaïques sur le toit de l'abbaye du Val d'Igny ? Saviez-vous même qu'une chocolaterie y existe depuis 1961 ?

Cette idée folle est venue de l'imagination des sœurs chocolatières de l'abbaye, située à Arcis-le-Ponsard (Marne). Trente-six d'entre elles sont sur place, et "une dizaine" d'entre elles se charge de fabriquer ce chocolat. Elles aussi subissent les foudres des prix élevés de l'électricité, et souhaitent donc passer à des solutions moins onéreuses pour notamment éclairer le bâtiment.

Les femmes d'Église se lancent donc le défi de vendre ce chocolat, produit entièrement sur place. La première opération du genre remonte à 2021, elle a eu lieu pendant un week-end. Cette fois, elles comptent rééditer la performance, du 13 au 19 novembre.

Deuxième opération de vente

"En 2021, on n'avait pas pu vendre nos chocolats, à cause du Covid. Nous travaillons avec DivineBox, qui commercialise des produits de monastères. Ils nous avaient proposé une opération de vente flash, durant un week-end. Nous voulions déjà vendre 250 kg de chocolat, et sur ces trois jours, nous en avions finalement vendu 340 kg. Notre objectif, là, c'est de vendre les chocolats, et se faire connaître aussi", nous explique sœur Joëlle.

Elle fait partie de cette équipe chargée de la fabrication de ce précieux chocolat, au sein du monastère. L'objectif de cette année : "Vendre 250 kg de chocolat, en une semaine, pour pouvoir financer la pose de panneaux photovoltaïque sur une partie de notre toiture." Cette quantité n'a pas été définie au hasard. "Les 250 kg sont une combinaison de deux facteurs : la capacité des sœurs à produire, étant donné qu'il s'agit d'une chocolaterie artisanale, d'abord. Il y a ensuite la proportion avec le projet", ajoute Côme Besse, de DivineBox, l'agence chargée de commercialiser les confiseries. 

La spécialité du monastère, ce sont les bouchons : comme leur nom l'indique, il s'agit de répliques de bouchons de Champagne. Hommage au roi des vins et Champagne-Ardenne obligent. "Il y a les gros bouchons, qui ont la taille d'un vrai bouchon de Champagne. Leur enrobage est constitué de chocolat noir, et à l'intérieur, on y trouve une ganache au marc de Champagne. Les petits bouchons, quant à eux, sont fourrés soit au praliné, au caramel ou au marc de Champagne. Pour l'enrobage, il s'agit de chocolat noir ou de chocolat au lait. Il faut aussi rappeler que les sœurs produisent aussi des chocolats fins, il y a une quinzaine de variétés, dont certains sont à l'orange et au Grand-Marnier, d'autres au café, et certains à la framboise. Tous sont vendus en coffrets."

Une nouvelle toiture à la clé

Le produit des ventes servirait à financer "un tiers" des travaux, explique sœur Joëlle. Des travaux rendus absolument nécessaires : "On constate de grosses consommations d'électricité, surtout depuis l'augmentation des tarifs, donc depuis deux ans environ. On hésitait un peu au départ à installer ces panneaux photovoltaïques. Essentiellement par rapport à l'indice carbone : sur la question du recyclage, l'énergie qui est mise à la fabrication. Maintenant qu'ils peuvent être produits en France, l'impact carbone est moins important. On a donc franchi le pas. Sans compter que ça fait plusieurs années qu'on y pense, comme on devait refaire la toiture."

Pour les deux tiers restants, sœur Joëlle explique qu'il s'agira "de financements propres, qui viennent de la communauté". Très important, quand on sait qu'il "faut chauffer et éclairer une surface de 6 500m2 dont ce bout de toiture à rénover, qui représente 300 m² environ". Les sœurs espèrent aussi "une subvention de l'État". "Je pense qu'elle ne dépassera pas 7 500 euros, on s'est déjà renseignés", complète sœur Joëlle. Si les financements sont réunis, le monastère indique que les travaux de rénovation de la toiture pourront débuter "à partir de janvier".

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Pour l'heure, si vous vous demandez comment aider le monastère (ou plutôt comment déguster ces chocolats, pour les plus gourmands d'entre vous), il vous reste trois solutions. À compter du 13 novembre bien sûr : sur internet, il faut aller par ici. Pour les adeptes du téléphone, il faut composer le 03 26 48 85 75. Les courageux iront quant à eux au magasin, situé au monastère. Attention : il ouvre tous les après-midi, sauf le lundi.

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