Pâques : l'univers de Mario Bros en chocolat

C'est la période la plus importante de la religion chrétienne. Mais les fêtes de Pâques sont aussi devenues un moment crucial pour tous les chocolatiers de France et une fête familiale extrêmement populaire. A Reims, l'un d'eux a décidé d'embarquer ses clients dans l'univers de Mario Bros, cette année.

On ne peut pas passer à côté. En entrant dans la boutique, Bowser (le principal ennemi de Mario), 65 centimètres, corps aux écailles jaunes, aux sourcils épais rouges, à la carapace verte couverte de piques, mi tortue, mi dragon, accueille la clientèle ! Après Harry Potter, Avengers, Game of Thrones, la chocolaterie Biston sort sa super production 2023 : Bowser, Mario et leurs amis ! Le tout quelques jours après la sortie du film, adapté des célèbres jeux vidéos.

Si à Pâques les œufs en chocolat ont été les premiers à apparaître au 19e siècle, ils sont désormais accompagnés de toute sorte d'autres personnages imaginaires ou non. Et, quand il s'agit de réfléchir aux chocolats qui seront fabriqués, l'équipe fait preuve d'originalité et de créativité. Ils sont restés de grands enfants. "Il faut que le thème choisi parle aux petits et aux parents et qu'il nous fasse plaisir aussi, précise Olivier Biston. Pâques est la 2e période la plus importante de l'année après Noël. C'est une semaine très concentrée".

C'est un peu comme de la poterie, le chocolat est modelé. Seules les parties blanches sont en pâte à sucre, tout le reste, c'est du chocolat

Benjamin, chocolatier, concepteur de Bowser

Ici, le travail débute début février. "On commence toujours par la friture, facile à stocker, reprend Olivier Biston. Puis au retour des vacances de février, nous commençons les sujets creux". En fonction du positionnement de la date du 1er avril dans cette semaine pascale, ce sont les poissons qui font, les premiers, leur apparition en atelier puis en boutique. Puis les traditionnels œufs, poules, cloches sont également fabriqués et prennent ensuite toute la place dans le magasin.

Bowser en héros de Pâques

En plus de la fabrication classique des moulages, Benjamin, salarié de l'entreprise depuis 8 ans, se prête au jeu de la superproduction ! Trois semaines avant Pâques, il passe 4 à 5 heures par jour, les après-midi, à concevoir la pièce artistique. Pâques, sans chef d'oeuvre, n'aurait pas la même saveur ! C'est ainsi que Bowser a vu le jour. Réalisé grâce à différents moules : le corps est un gros oeuf, les pieds sont des demi-oeufs, les jambes la base d'un bouchon de champagne. "Le plus compliqué a été de respecter les proportions, explique Benjamin. Ensuite, c'est un peu comme de la poterie, le chocolat est modelé. Seules les parties blanches sont en pâte à sucre, tout le reste, c'est du chocolat". Les jambes sont en chocolat plein pour une meilleure stabilité, mais pas que !

Des détails sur la conception... point trop n'en faut ! Car autour de Bowser, c'est un véritable engouement qui s'est créé. Devinez son poids et vous pourrez... le manger. Comme tous les ans, chez les Biston, à Pâques on s'amuse et on régale, en plus de se régaler. Une dernière information tout de même : il a fallu à Benjamin entre 40 et 50 heures de travail pour réaliser cette pièce magistrale.

400 kilos de chocolat

Autour de Bowser, Mario bien sûr, Peach, Yoshi, Donkey au volant de leur kart vont débouler dans quelques heures dans les jardins rémois. Mais attention, plusieurs d'entre eux sont déjà introuvables en boutique ! "Les habitués ont passé commande, explique Marie-Laure Biston. Ils viennent choisir dès que les chocolats sont en magasin. Ils savent qu'il ne faut pas trop attendre". Les plus classiques, oeufs, poules, poissons restent, malgré tout, les "boss" de Pâques. En nombre en magasin, ils tiennent le haut de l'affiche, tous les ans, malgré la concurrence de Mario et ses amis cette année.

"Au moins 400 kilos de chocolat sont utilisés pour réaliser l'ensemble des moulages, précise encore Olivier Biston. Les 150 kilos de friture nous servent à garnir les sujets et nous les vendons aussi en sachets. Tout est fait ici, avec un minimum de 35% de chocolat pour le lait et 70% pour le noir. En plus de Benjamin, en chocolaterie, il y a Lucie et trois apprentis. Nous sommes, au total, trois salariés, trois apprentis, mon épouse et moi".

Cette année, les chocolats seront un peu plus chers. Les matières premières, notamment les œufs et le sucre, n'en finissent pas d'augmenter. "Seul le beurre, depuis un mois, est revenu à un prix raisonnable, reprend Olivier Biston. Et puis il y a les 15% d'augmentation de l'énergie. L'augmentation de nos prix reste raisonnable. Nos clients aussi sont impactés par la crise".

L'histoire ne nous dit pas quelle sera la suite de la superproduction Biston pour Pâques 2024. La chasse aux idées est ouverte !