14-18 : l'armée noire

Notre page 14-18 nous plonge au coeur de « l'armée noire », c'est le surnom donné à l'époque aux troupes coloniales d'Afrique sub-sahariennes, essentiellement sénégalaises. 200.000 soldats quittèrent ainsi leur continent afin de combattre dans les rangs de la puissance coloniale.

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A Reims, une statue à l'histoire mouvementée leurs rend hommage. Un monument, réalisé à la gloire de l'armée noire, rend hommage aux 200.000 soldats africains, issus des colonies, mobilisés au cours de la grande guerre. Il est installé au Parc de Champagne à Reims.

A la veille du conflit, les Français, obsédés par leur infériorité démographique, sont persuadés que l'Afrique noire pourra pallier ce déficit. Dans un premier temps, le gouvernement envisage de faire appel aux musulmans algériens mais les colons s'y opposent, craignant que ces soldats ne se retournent ensuite contre eux. L'idée, ne fait également pas l'unanimité auprès des responsables politiques, le socialiste Jean Jaurès considérant même les Africains comme des mercenaires instrumentalisés pour réprimer le prolétariat. Pourtant, en aout 1914, le début de la guerre balaye toutes les réticences et les campagnes de recrutements débutent.

Si certains Africains s'engagent volontairement, portés par l'idéal républicain d'égalité, d'autres sont recruter par la contrainte. Au final, 200.000 tirailleurs vont être mobilisés dont 134.000 envoyés en Europe, les autres restants en Afrique pour conquérir les territoires allemands. A leur arrivée en France, ces Africains découvrent le froid, les maladies mais s'illustrent notamment dans la Somme et dans la reprise du fort de Douaumont à Verdun. Contrairement aux affirmations de la propagande allemande, ils ne seront jamais sciemment placés en première ligne et connaitront un taux de mortalité de 22 %, équivalent à celui des fantassins métropolitains.

Après-guerre, 20.000 de ces tirailleurs participèrent à l'occupation de la Rhénanie, prévue par le Traité de Versailles. Leur présence donna lieu en Allemagne à une intense campagne de propagande, « la honte noire », caractérisée par la violence de sa haine raciale. Ce monument, lui, fut volé et probablement fondu par les nazis en 1940 lors de leur arrivée dans la ville, avant d'être reconstruit et réinstallé à son emplacement d'origine en 2013.

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Source archives : - Pathé Gaumont - Musée historique du Fort de la Pompelle - BDIC Fonds Valois - Gallica BNF ©France 3

 

Crédits images
  • Pathé Gaumont
  • Musée historique du Fort de la Pompelle
  • BDIC Fonds Valois
  • Gallica BNF
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