Le député-maire Les Républicains de la cité préfecture de la Marne conteste le projet d'Arnaud Robinet et de Catherine Vautrin. Le maire et la présidente de la communauté d'agglomération de Reims souhaitent la création d'une communauté urbaine centrée exclusivement autour de la Cité des Sacres.
On savait déjà depuis plusieurs mois qu'il n'y aurait pas de mariage à trois. Franck Leroy, le maire (UDI) d'Epernay avait dès le début de l'année repoussé les appels du pied de Catherine Vautrin qui revait d'une métropole marnaise regroupant les trois grandes villes du département ainsi que leurs territoires ruraux avoisinants. Une collectivité nouvelle puissante, rassemblant 450.000 habitants, que la vice présidente de l'Assemblée Nationale se serait certainement bien vu présider.
Las, l'Etat avait depuis repris le projet du redécoupage des intercommunalités à son compte, et le préfet avait proposé en octobre une carte qui dessinait une métropole incluant Reims et Châlons. Un scénario appuyé dans un premier temps par les élus Rémois avant que ceux-ci ne décident de faire cavalier seul, provoquant la colère de Benoist Apparu.
C'est Reims qui risque le plus, c'est pas Châlons
Le député-maire de Châlons-en-Champagne refuse que sa ville, affaiblie par le départ de l'Armée et la disparition du siège du Conseil Régional, ne fasse pas partie de la nouvelle métropole. Dans les colonnes de nos confrères du journal l'Union, il parle d'une "erreur stratégique". Et le lieutenant d'Alain Juppé de pointer le manque de solidarité de la part des Rémois : "70% de la richesse française se concentre dans douze agglomérations. On y est ou on n'y est pas".
Façon pour Benoist Apparu de plaider pour une métropole disposant d'un large bassin démographique : "Si Reims tombe et perd ses fonctions métropolitaines (face à Nancy et Strasbourg) on chutera et tout le territoire avec. Or dans la future région, c'est Reims qui risque le plus, c'est pas Châlons". Des propos qu'il a répété ce mardi matin sur l'antenne de France Bleu Champagne-Ardenne.
Le grand-Reims sans Châlons avoisinerait 300.000 habitants. Le choix du découpage final des nouvelles intercommunalités reste dans les mains du préfet. Le représentant de l'Etat doit signer l'arrêté définitif avant le 31 mars 2016. D'ici là le bras de fer entre les élus Chalonnais et Rémois devrait se poursuivre.