Haut-lieu de l'histoire de France, Reims fut détruite à plus de 80% lors de la Première Guerre. Symbole de ce martyre : l'incendie de la cathédrale.
Il y a un siècle, le 19 septembre 1914, la cathédrale de Reims est un lieu parmi les plus importants de l'Histoire de France. Il a bien failli disparaitre dans un gigantesque incendie provoqué par les bombardements allemands. Le soir même, un aviateur français survolant le site décrit « une énorme croix ardente ».
Si les fondations tiennent bon, les statuaires, les vitraux et les cloches disparaissent. Les gargouilles se mettent à vomir des ruisseaux de métal en fusion…Du plomb le plus souvent, solidifié avec le temps. Immédiatement, la destruction de la cathédrale est exploitée par la propagande française qui dénonce au monde entier le vandalisme de ce qu'elle nomme les barbares allemands.
Pendant le conflit et même après, les plus illustres visiteurs étrangers viennent sur place pour constater les dégâts. Le président américain Wilson, le roi d'Italie et même une délégation chinoise visitent ce qui devient un lieu de pèlerinage. De son côté, le maire de la ville Jean-Baptiste Langlet, pourtant anticlérical, s'en fait le protecteur en mettant à l'abri ce qui peut l'être...
Les architectes des monuments historiques lancent plusieurs chantiers de consolidation mais les travaux sont extrêmement délicats en raison des bombardements qui dureront jusqu'en 1918.
Pendant la guerre, le débat fait rage : faut-il oui ou non reconstruire à l'identique la cathédrale ? Certains envisagent de la laisser en l'état et d'en faire un ossuaire. Finalement la reconstruction l'emporte. Mais il faudra attendre 1938 et la fin des travaux pour que le site retrouve intégralement son lustre passé.