Selon nos confrères de 20 minutes, un juge des tutelles a été officiellement saisi par le parquet de Reims mercredi 26 août pour une demande de mise sous protection de Vincent Lambert.
Selon les informations de 20 minutes, le procureur de la République de Reims, François Belargent, a confirmé avoir reçu la semaine dernière un signalement du docteur Daniela Simon, à la tête de l’équipe médicale de l’hôpital Sébastopol de Reims. Il va donc "saisir un juge des tutelles qui va instruire cette affaire et prendre une décision dans les prochaines semaines."
Ce juge, magistrat indépendant du siège, pourra alors choisir après expertise de désigner un tuteur ou un curateur pour le patient victime depuis 2008 de lésions cérébrales jugées irréversibles par les médecins. Si l'esprit de la loi est de favoriser la nomination d'un représentant issu de la famille, le contexte conflictuel qui oppose les parents, catholiques traditionalistes farouchement déterminés à maintenir en vie leur fils, et son épouse Rachel soutenue par de nombreux frères et soeurs qui souhaitent une "fin digne" pour Vincent, risque de compliquer la tâche du magistrat.
Alors que la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait validé en juin dernier l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation artificielles de Vincent Lambert, l'équipe médicale avait refusé fin juillet de statuer sur sa fin de vie en raison de pressions extérieures nuisant à "la sérénité". Le docteur Daniela Simon, la médecin responsable du service où est hospitalisé le patient, avait alors indiqué qu'elle souhaitait alerter le procureur de Reims pour réclamer des mesures de "protection globale et déterminer un référent qui pourrait représenter légalement" le patient.
Après la décision de la CEDH, les opposants à l'arrêt des soins avaient multiplié les actions en mettant en ligne une vidéo de Vincent Lambert sur son lit d'hôpital et en organisant une manifestation devant le CHU. Plusieurs évêques avaient également pris position en faveur de son maintien en vie.
Par ailleurs, des sites internet avaient relayé des appels à l'enlèvement et la séquestration des médecins ou de Vincent Lambert lui-même.