Il y avait beaucoup de monde hier place d'Erlon, à Reims, pour découvrir le nouveau visage d'un des emblèmes de la ville, la fontaine Subé et son ange doré. Mise en eau, mise en lumière, les habitants semblaient conquis.
On l'appelle même la fontaine de Trévi rémoise. La fontaine Subé renaît et retrouve sa splendeur d'origine. Monument incontournable de la cité des Sacres, hier, jeudi soir, les Rémois étaient invités à assister à son inauguration.
Dotée des dernières technologies, elle bénéficie d'une mise en eau en circuit fermé et d'un éclairage spécifique. Une manière de fête un peu en avance les Journées Européennes du Patrimoine.
49 entreprises ou autres personnes morales et 96 particuliers ont permis de mener à bien cette opération d'ampleur.
17 mètres de haut, oeuvre de l'architecte André Narjoux associé au sculpteur Paul Gascq, en pierres de Corgoloin (Côte d'Or) et de Chassignelles (Yonne), la fontaine Subé est un symbole historique du 20ème siècle auquel les Rémois restent attachés.
En 1893, Auguste-Frédéric Subé (1807-1899) négociant rémois, fait de sa ville natale sa principale légataire et par acte testamentaire fait don de 540 000 francs dont une partie pour la construction d'une fontaine monumentale.
Erigée en 1906 sur la place Drouet d'Erlon, coeur de la vie économique et sociale de Reims, elle représente un groupe sculpté d'allégories dont la figure de Reims -représentée par une femme couronnée et drapée- le dieu Mercure, la vigne, le commerce, l'industrie et l'agriculture.
Un symbole aussi d'histoire. Si la fontaine a traversé presque sans dommages la Grande Guerre, les années d'occupation nazie verront en effet le dépôt de la statue de la Victoire ailée qui trônait : le bronze est alors récupéré par l'occupant. La fontaine Subé ne retrouvera sa Victoire que le 24 décembre 1989 grâce à l'architecte Bernard Fouqueray et à la filleule de Paul Gasq, Madeline Morin.
Pour accompagner cette renaissance "La fontaine Subé d'hier à aujourd'hui" une exposition lui est consacrée. Des photographies prises dans les années 1900 jusque dans la période récente des travaux complétent des cartes postales anciennes. Des plâtres de travail d'ensemble sculptés, des moulages et instruments de sculpteurs et tailleurs de pierre sont présentés.
- Du 16 septembre au 18 décembre au musée le Vergeur de Reims
- 36 place du Forum
- du mardi au dimanche de 14h à 18h