Après une première vidéo diffusée la veille de la décision de la CEDH, voilà un second montage vidéo avec des images de Vincent Lambert, sur son lit à l'hôpital Sébastopol de Reims.
Des anciens amis de Vincent Lambert ont créé en février dernier le comité de soutien "Sauver Vincent, tout simplement". Il y est proposé de signer un Appel. Des articles, photos et vidéos y sont donc également publiés.
Une première vidéo a donc été publiée le 4 juin, veille de la décision de la CEDH. Cette vidéo propose de signer l'Appel "Sauvez Vincent, tout simplement". La seconde vidéo a été publiée ce mardi 9 juin 2015. On y voit un membre du comité de soutien s'exprimer suite à sa visite à Vincent Lambert, dans l'après-midi qui suit la décision de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, le 5 juin dernier. Il était accompagné de Pierre Lambert, le père de Vincent. On y voit également Vincent écoutant au téléphone sa mère. Dans cette même séquence, David, le demi-frère de Vincent rend visite à son frère.
On pourra se poser la question du respect de la vie privée et du droit à l'image de Vincent Lambert, photographié et filmé sur son lit, dans une situation qu'il lui est impossible à gérer.
Voir le reportage dans le JT 12/13 de ce jeudi 11 juin 2015
Voir le reportage de nos confrères de France 2
Le tournage fait visiblement partie de ce combat. "Il s'agit d'un film lors d'une réunion familiale autour de Vincent, pendant ce moment si grave. La famille a souhaité immortaliser le moment, (...) afin de montrer qui est réellement Vincent, et ce qu'est une personne dont on prétend qu'elle est en état végétatif et qu'elle n'aurait plus de lien relationnel avec qui que ce soit", a expliqué Jean Paillot, l'avocat des parents, dans un courriel. Selon ce dernier, les parents qui exigent le transfert de leur fils vers un service spécialisé de Strasbourg, comptent s'appuyer sur "des éléments nouveaux", notamment le fait que "Vincent a recommencé à déglutir" comme le montre dans un plan la vidéo diffusée mercredi, notamment sur le site de l'hebdomadaire "Famille chrétienne".
Argument de nouveau réfuté par le docteur Éric Kariger, l'ancien médecin de Vincent Lambert, qui a réaffirmé que le patient n'avait jamais perdu "son réflexe de déglutition, sinon il serait déjà mort". "On fait croire ce qui n'existe pas. Ces patients en états végétatifs réagissent à leur environnement mais c'est une réponse végétative", a insisté le médecin. Selon lui, "Vincent reçoit des informations afférentielles qui arrivent au cerveau mais il n'en a aucune conscience et ne peut en faire aucun usage". "Cette vidéo piétine sa dignité et son droit à l'image, c'est de la manipulation intellectuelle en jouant sur l'émotion", a-t-il estimé.
En 2014, trois experts en neuroscience mandatés par le Conseil d'État avaient pointé la dégradation de la santé du patient en diagnostiquant des lésions au cerveau irréversibles entraînant un état végétatif chronique. "Cette vidéo n'apporte aucun élément nouveau, l'état de santé de Vincent n'a pas évolué depuis des années", a déclaré Rachel Lambert, l'épouse de Vincent. "Ce n'est pas en deux minutes qu'on peut comprendre l'état de mon mari", a réagi
la jeune femme "consternée par la diffusion de la vidéo et certaines réactions sur les réseaux sociaux".
Dans une tribune dans les colonnes de nos confrères de Libération de ce jeudi 11 juin, l'épouse de Vincent Lambert et une partie de sa famille demandent que la décision de la Cour européenne d'arrêter les traitements de Vincent Lambert soit appliquée immédiatement.