Dix jours après le verdict de la Cour d'assises qui avait condamné Loïc Vantal, le beau-père du petit Tony, à 20 ans de réclusion, et sa mère à 4 ans de prison dont un avec sursis, le parquet général fait appel. Pendant le procès, l'avocat général avait requis des peines bien plus lourdes.
Devant la Cour d'assises de la Marne, le 5 février 2021, l'avocat général Matthieu Bourrette avait requis cinq ans d'emprisonnement pour la mère du petit Tony, Caroline Létoile, dont un an avec sursis et 30 ans de réclusion criminelle assortis d'une peine de sûreté de 15 ans pour son beau-père, Loïc Vantal.
Finalement, Loïc Vantal était condamné à 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers de la peine et un suivi socio judiciaire de 7 ans pour "violences ayant entraîné la mort sur mineur de 15 ans". Caroline Létoile, elle, écopait de 4 ans de prison dont un an assorti d’un sursis probatoire de deux ans sans mandat de dépôt pour "non-dénonciation de mauvais traitements" et "non-assistance à personne en danger".
Une décision qui sera peut-être davantage conforme à la souffrance de cet enfant et aux sévices qu'il a subi
Un jugement beaucoup moins sévère que celui requis par l'avocat général et qui avait suscité bon nombre de réactions avec notamment la création d'une pétition en ligne intitulée "justice pour Tony". Le parquet général fait donc aujourd'hui appel du verdict.
Maître Olivier Chalot, l'avocat du père du petit Tony, se montre satisfait de cette décision. "Elle était attendue par mon client et par sa mère (la grand-mère du petit Tony ndlr) qui avaient été quelque peu déçus de la décision rendue par la Cour d'assises. Ils espéraient un peu plus de sévérité. Ils vont attendre peut-être que la prochaine fois on est des vraies réponses, parce qu'on ne les a toujours pas eues, des explications un peu plus crédibles sur le rôle de chacun et pourquoi cet enfant a été massacré. Et une décision qui sera peut-être davantage conforme à la souffrance de cet enfant et aux sévices qu'il a subi."
L'avocat de Loïc Vantal "surpris"
De son côté, l'avocat de Loïc Vantal, maître David Scribe, se dit "surpris" par l'annnonce. "D'une part, parce qu'on est le dernier jour pour faire appel. Le parquet aurait pu le faire avant. On a certes dix jours pour réfléchir mais si véritablement il y avait une volonté de faire appel cela aurait pu être fait dès le premier jour. D'autre part, c'est un dossier qui a coûté très cher en terme d'organisation parce qu'il a fallu relayer tout ce qui se passait dans la salle dans une autre pièce ce qui suppose beaucoup de frais.
C'est un dossier qui me paraissait avoir été jugé de manière correcte
Et puis dernière chose surtout sur le fond, c'est un dossier qui me paraissait avoir été jugé de manière correcte. Il y avait un équilibre dans la volonté des parties civiles d'obtenir réparation, ce qui est le cas puisque les auteurs ont été condamnés. Des auteurs dont on a entendu le fait qu'ils avaient pu se repentir et tirer les conséquences de quatre années et demi d'incarcération en ce qui concerne mon client. Cela me paraissait donc être un jugement équilibré pour toutes les parties.
Il y avait une réparation. Un appel va obliger les parties civiles a se remémorer les faits, à revisionner les images, à reparler de cette affaire qui est dramatique. Je pense qu'il n'était pas utile pour les parties civiles de se replonger à nouveau dans ce drame."
Pour rappel, le procès de Loïc Vantal et de Caroline Létoile s'est tenu du 1er au 5 février devant la Cour d'assises de la Marne. Le petit Tony, âgé d'à peine trois ans, est mort en novembre 2016 à Reims, victime des coups répétés de son beau-père.