Appel à témoins à Reims : une maman se fait voler son téléphone, avec les photos de sa fille qui vient de mourir

Une mère a perdu son téléphone devant l'hôpital américain de Reims (Marne), le jeudi 4 août. Sa fille Marwa y est morte d'un cancer trois jours après : ce Xiaomi Mi 10T contient les derniers souvenirs de la fillette. La mère veut à tout prix le récupérer.

Stéphanie Ezziani est une maman en détresse. Sa fille de 4 ans et demi a été emportée par un neuroblastome (l'une des formes les plus répandues de cancer pédiatrique).

C'était le dimanche 7 août 2022. Pour ajouter à l'immense peine ressentie par Stéphanie et Mahmoud (le papa), la mère s'est fait voler son téléphone le jeudi 4 août, trois jours avant l'envol de Marwa (un prénom qui peut se traduire par quartz, une pierre symbole de pureté). Il s'agit d'un Xiaomi Mi 10T gris, qui contient les dernières images, les derniers souvenirs de la fillette encore en vie. 

Stéphanie se trouvait devant les urgences pédiatriques de l'hôpital américain de Reims (Marne). Elle buvait un café rapidement sur le banc, en début d'après-midi, avant de retourner au chevet de sa fille, qui revenait d'un scanner et allait ensuite recevoir une sonde.  


Remontée voir sa fille, la maman s'aperçoit au bout d'une vingtaine de minutes qu'elle n'a plus son téléphone. Tracassée par le sort de son enfant, elle comprend qu'elle a laissé son Xiaomi sur le banc devant l'entrée des urgences. Sur place, le téléphone n'est plus sur le banc, et personne dans les environs (personnel, visiteurs et visiteuses) n'a rien vu. Appeler fait déboucher directement sur le répondeur. La fonction de localisation ne fonctionne pas car l'appareil semble avoir été rapidement éteint. Et les objets trouvés ne donneront rien.

"Dans ce téléphone se trouve la dernière année de vie de notre fille. C'est encore plus important pour nous depuis son départ", témoigne Stéphanie Ezziani, contactée le lundi 8 août par France 3 Champagne-Ardenne. "Je garde espoir que la personne ait un coeur et du remord, qu'elle me le rende." Il est possible de le faire de manière anonyme, en le déposant dans une enveloppe avec écrit dessus "Super Marwa HOP" au comptoir d'accueil de l'hôpital, ou d'y aller si vous avez vu quelque chose et disposez d'informations (voir la localisation sur la carte ci-dessous). 

Marwa, "une petite fille qui a toujours été pleine de vie", est tombée malade alors qu'elle était âgée de 2 ans. Après un enchaînement de consultations de médecins sur Troyes (Aube) puis Reims, le diagnostic tombe le 14 décembre 2019. "C'est un cancer pédiatrique très agressif puisque métastasé, de stade 4." Trois années d'intense combat commencent alors. 

L'histoire d'une famille, pouvant concerner toutes les familles

"Marwa a bien supporté les traitements : chimiothérapie, radiothérapie, puis chimiothérapie à haute dose avec auto-greffe, chirurgie..." La famille Ezziani pense que ça fonctionne. Mais le 12 juillet 2021, le constat est sans appel : la maladie "est de retour" dans le corps entier, et notamment dans le cerveau où quatre lésions sont détectées. "À cet instant-là, nous savons qu'il n'y a plus de chance de guérison. On la sait condamnée, mais au fond, on garde l'espoir." 

On la sait condamnée, mais au fond, on garde l'espoir.

Stéphanie Ezziani

Ses parents décident alors de lui offrir la meilleure vie possible, tant que Marwa peut encore en profiter. "Nous avons vécu plein de choses avec elle cette dernière année. Nous avons voulu la faire rêver jusqu'à la fin." Malgré un grand nombre d'hospitalisations, de très beaux moments ont pu être vécus. Comme une sortie au zoo, la rencontre d'une mascotte de la Pat' Patrouille (son dessin animé favori), ou sa présence lors d'un évènement de la Patrouille de France sur la base de Mourmelon-le-Grand (Marne).

La maladie se répand. Un ultime essai clinique échoue. Les traitements n'agissent plus; ils sont stoppés au mois de mai pour que Marwa soit moins épuisée. Seule une chimiothérapie est encore pratiquée pour ralentir la progression du cancer. Une hospitalisation a lieu le mercredi 22 juin : ce sera la dernière. "Elle avait 4 ans et 8 mois et demi quand elle a pris son envol, entourée de sa maman et de son papa chéris d'amour."


Il était possible de suivre la vie de la fillette via Facebook ou Instagram. De quoi "sensibiliser à ma petite échelle au cancer pédiatrique. Je mettais des régulièrement des nouvelles de Marwa; désormais, c'est encore mon échappatoire mais en tant que mamange [pendant maternel du terme "orphelin", néologisme de plus en plus employé pour désigner une mère qui a perdu son enfant; ndlr]." 

La solidarité populaire s'est manifestée  lors de l'appel à l'aide de Stéphanie sur Facebook. Ce dernier a été partagé plus de 13.000 fois. À ce jour, le dimanche 14 août, cela n'a pas été suffisant pour qu'elle puisse le récupérer (voir la publication ci-dessous).


Une grande solidarité avait déjà accompagné la famille Ezziani pendant toute la convalescence de la petite Marwa (liste de cadeaux d'anniversaire, cagnotte pour payer une partie de "ses soins et ses rêves"). Désormais, le souvenir de la fillette permettra peut-être d'attirer l'attention sur le financement des traitements. 

L'importance de la recherche

"Le cancer nous a pris notre fille, la prunelle de nos yeux. Nous savons que désormais, elle ne souffre plus et qu'elle est en paix. J'aimerais que les personnes comprennent que ça n'arrive pas qu'aux autres. Nous sommes tous concernés d'une manière ou d'une autre et il faut que les choses changent. Qu'il puisse y avoir de nouveaux traitements pour guérir nos enfants."

"Pour cela, il faut des dons pour la recherche. Vous avez le choix des associations : dites-vous que même un euro peut servir. Si chacun de nous mettait un euro par mois, ça ferait une somme conséquente et on pourrait espérer que ça avance."
À titre d'exemple, la fondation Gustave Roussy, organisme de référence dans le domaine, est habilitée à recevoir des dons pour soutenir la recherche. 

Les informations relatives aux funérailles de la petite Marwa n'ont pas été communiquées. 

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