Reims : un rassemblement de colère après la libération de la commanditaire présumée de Kevin, ce jeune de Mourmelon

Cinq jours après la remise en liberté de la commanditaire présumée du meutre de Kevin, en juin 2018 à Mourmelon-le-Grand, une trentaine de personnes se sont rassemblées ce mardi 18 juin devant la cours d'appel de Reims. Perdues, entre colère et désarroi.

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"C'est comme si on assassinnait Kevin une deuxième fois." Devant la cours d'appel de Reims, ce mardi 18 juin, Sandrine Lemoine ne cache pas son désarroi. Alors que la commanditaire présumée du meurtre du jeune marnais a été libérée la semaine précédente, cette cousine éloignée est venue montrer son soutien à la famille proche, et surtout, sa colère. 

Comme elle, ils sont une trentaine, rassemblés, entre les grilles et les portes d'entrée de la cour d'appel de Reims. Des amis, des proches de la famille, et des habitants de Mourmelon-le-Grand, encore sous le choc de la nouvelle, annoncée quelques jours à peine après une marche blanche en mémoire du jeune garçon de 17 ans. Car c'est un vice de procédure, qui a conduit à cette remise en liberté. Le dossier d'instruction actualisé n'a pas été transmis à son avocat avant l'audience de prolongation de détention provisoire.
 
Le 18 juin 2018, le corps de Kévin avait été retrouvé, dans un parc de Mourmelon-le-Grand, criblé de coups de poignards. Le jeune Marnais serait tombé dans un guet-apens, organisé par O., une adolescente qui n'aurait pas supporté d'être éconduite, et perpétré par A., un autre adolescent qui a depuis reconnu les faits. 
 
 

Dans les rangs du rassemblement, le désarroi règne


"Ce n’est pas normal qu’O. soit libérée suite à une erreur judiciaire." L'organisatrice de ce rassemblement, Andrée Rocca, ne mâche pas ses mots. A ses yeux, la greffière en charge du dossier serait responsable : "C'est grave, elle devrait être sanctionnée." C'est d'ailleurs ce qu'elle est venue demander ce mardi 18 juin. 

Pour moi, la sanction est toute trouvée, on devrait lui dire de continuer à faire son travail, mais ailleurs. Si on vient un jour à la Cour d’Appel, et qu’on voit une greffière, on va se demander : qu’est-ce qu’elle va faire ?
- Andrée Rocca, habitante de Mourmelon-le-Grand et organisatrice du rassemblement

Un coin de banderole entre les mains, Inès I., une amie proche de Kevin, n'est pas vraiment venue revendiquer une mesure ou une autre. "Pour moi, le fait que la greffière soit sanctionnée, c’est secondaire" dit-elle d'une voix faible. On devine qu'elle vient chercher du soutien, et montrer qu'elle n'oublie pas Kévin.

C’est déjà très dur de survivre à ça. Alors, quand j’ai appris qu’elle était libérée…. La moindre chose qu’on peut faire, on le fait, on ne peut pas rester comme ça
- Inès I, amie proche de Kevin

Depuis l'annonce de la libération et du placement sous contrôle judiciaire d'O., une pétition circule sur les réseaux sociaux. Celle-ci demande "un amendement sur le code pénal pour éviter les vices de procédures". "Je veux bien qu’on parle d’erreur, mais dans certains faits graves, comme ceux-ci, on ne devrait pas laisser sortir", explique Sandrine Lemoine. "Je me doute qu'ils ne vont pas la remettre en prison parce qu’on manifeste, ajoute-t-elle. Mais il faut changer la loi."

Cette revendication, que des erreurs de procédures ne puissent plus perturber le déroulé d'une affaire aussi douloureuse, ils sont nombreux à la partager devant la cour d'appel de Reims. Sans être sûrs de ce qui pourrait le permettre.


En mars 2016, l'émission Envoyé spécial s'était penché sur ces affaires où des suspects ont été remis en liberté en attendant le procès, pour un vice de procédure :



 
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